Pour le développement de la culture de la
paix,
dans un monde avec plus de justice, plus de solidarité
et plus de démocratie.
Ce thème central devrait être une
résultante de l’ensemble des interventions, ateliers et animations
qui se dérouleront tout au long de la Conférence,
dans leur plus grande diversité et pluralité
d’éclairages, d’analyses, d’expériences et de propositions.
Il pourrait néanmoins se décliner
en 4 grands sous-thèmes, qui marqueraient chacune des quatre journées
de débats
(hors les journées d’Ouverture et de Clôture)
et feraient l’objet plus particulier des quatre Tables rondes envisagées.
Sans prétendre en dessiner des frontières
précises et en acceptant
les interférences inévitables et probablement
fructueuses, cette répartition
en quatre sous-thèmes connue à l’avance,
devrait permettre d’optimiser
les dialogues, débats, convergences et synergies
des différents apports
des participants, tout en donnant également
l’assurance de voir traitées
toutes les questions souhaitées, dans un temps
raisonnable et en phase
avec les éclairages des autres participants
intéressés par ces mêmes questions.
Hormis les interventions des séances
d’ouverture (AIEP, personnalités, vidéo,...) et de clôture
de la Conférence (synthèses, bilans, perspectives,...),
il apparaît donc utile que :
-- d’une part, chaque participant souhaitant exposer une contribution ou un atelier préparés, précise le sous-thème qui lui semble le plus approprié à la dominante de cet exposé
-- d’autre part, le comité d’organisation rassemble
et équilibre les interventions annoncées pour assurer la
meilleure cohérence et les échanges les plus fructueux selon
ces sous-thèmes.
1) La culture de la paix et la solidarité
internationale.
Une dimension transfrontière, transnationale,
transcontinentale apparaît très vite nécessaire à
la responsabilité citoyenne, sociale, globale. Nous sommes tributaires
et responsables de ce qui se passe ailleurs, même si nous n’en voyons
pas tous les liens. Car ils ne sont pas tous évidents ni immédiats.
Au contraire, il y a un véritable savoir
à acquérir concernant l’Histoire des peuples, des pays, des
religions, concernant la genèse des guerres, l’existence, les valeurs
et les apports des différentes civilisations et sociétés.
Au-delà d’une démarche de générosité
et d’aide souvent la plus immédiatement nécessaire, la solidarité
internationale envers des peuples, des populations concerne notre propre
façon d’être au monde en tant qu’individu et en tant que société.
Une co-existence, un co-développement,
une réciprocité du respect des droits sont des enjeux, des
défis qui doivent être relevés sinon il ne saurait
y avoir ni paix, ni sécurité, ni justice. Cela concerne les
droits des peuples, sans oublier les droits des peuples autochtones mais
également ceux des populations minoritaires. Cela implique le rejet,
en droit et en pratique, de toutes les discriminations qui prétendent
se fonder sur le racisme, l’origine ethnique, la xénophobie, l'appartenance
religieuse ou le sexisme. Cela implique la conquête et le respect
de la démocratie et des libertés fondamentales, en particulier
la liberté de conscience.
Mais cela n'implique-t-il pas tout aussi certainement
l’équité dans les échanges économiques, le
droit de disposer du sol et des richesses de son pays pour un peuple et
d’y établir les bases de son existence nationale, sans être
étranglé par la domination militaire ou économique?
Cela implique l’action pour la paix, partout, entre
et dans les pays, l’arrêt du commerce des armes et l’interdiction
totale des armes nucléaires, neutroniques, chimiques, bactériologiques,
anti personnels, dans leur élaboration, leur production, leur stockage
et bien sûr leur utilisation.
Le rôle des Etats est essentiel, favorablement
ou défavorablement, mais les organismes internationaux, institutionnels
ou ONG, les associations de solidarité ou ayant une telle démarche,
les individus eux-mêmes, peuvent jouer un très grand rôle.
La culture de la paix, concrétisée dans l’activité d’un citoyen ou dans la vie d’une société, est là encore fondamentale.
2) Les défis éducatifs pour développer la culture de la paix.
L’éducation à la paix concerne
tout autant la vie et l'activité des centres de loisirs, de sports,
d'associations culturelles ou autres, des maisons de jeunes, des foyers
de jeunes travailleurs que la vie scolaire et universitaire.
Elle concerne tout autant la jeunesse, porteuse
de l'avenir que le monde des adultes, responsables des affrontements les
plus graves.
Elle se concrétise dans des pratiques de résolution
de conflits, dans des démarches de réponses au non-respect
des droits ou aux discriminations, par des actions de type pédagogique
et peut s’accompagner de jeux de rôle, d’élaboration de documents,
d’exposés, d’analyse critique d’œuvres culturelles.
C'est une responsabilité qui concerne aussi
tout le monde médiatique, celui de l'édition, de la création
artistique et ludique. Bien sûr, au premier chef, la famille est
un lieu indispensable, et en principe propice, à l'éducation
à la paix.
En fait, y a-t-il un domaine de l'activité
humaine qui échappe à cette exigence
de culture de la paix?
Il s'agit de se mettre en situation de comprendre
ce qui génère la violence, de rendre cela intelligible aux
différents acteurs en cause dans des cas concrets. L'analyse des
évènements successifs qui ont amené le problème
devrait permettre d'élaborer un processus de dialogue visant à
une issue pacifique, non violente, mais aussi à une modification
de la situation de départ de la crise dans le sens du développement
de la justice et de la prise en compte des aspirations légitimes
et de la culture des uns et autres, sans porter atteinte aux valeurs universelles
de l'humanité.
Dans cette même démarche éducative
apparaîtra évidemment le rejet des discriminations, des stigmatisations
irréfléchies et le respect des diversités culturelles
qui sont susceptibles de nous enrichir tous.
L’école n'est-elle pas avant tout le
lieu de l’apprentissage des savoirs et savoir-faire, mais aussi du savoir
être et du savoir-vivre, pour le plein épanouissement des
potentialités et de la personnalité de chacun, et dans le
total respect des autres qui ont les mêmes droits ?
Cela signifie que l’école est un lieu
de vie qui nécessite le plein exercice de la démocratie pour
les adultes qui y travaillent, comme pour les élèves qui
y étudient. Le climat de sécurité et de partage, la
résolution non-violente des conflits doivent y être développés
par l’apprentissage et la pratique effective de la citoyenneté et
de la responsabilité.
Cette responsabilité à susciter,
apprendre, pratiquer et développer, se conçoit envers soi-même
et envers les autres, dans le comportement personnel et social d’abord
sur le lieu de l’école.
N'en résulte-t-il pas la nécessité
d'un apprentissage de la responsabilité sociale et un engagement
dans la voie de la prise en compte de la dimension plus globale des questions
de la société, de sa vie, de ses défis, de sa survie?
L’humain, individu et être social tout
à la fois, l’humanité, expression de l’activité et
de la créativité des générations successives,
sont parties prenantes de ce que devient l’écosystème Terre
et doivent réfléchir aux conséquences de leur intervention
sur ce milieu.
C’est une grande responsabilité au regard des
générations futures et, là encore apparaît la
nécessité d’une formation à la responsabilité
plus globale des questions planétaires.
Ne sommes nous pas en plein dans la naissance
de la culture de la paix?
Cette culture de paix commencerait donc par une éducation
à la paix qui suppose des savoirs à apprendre. Ils traversent
toutes les disciplines d’enseignement car toutes ont un domaine contributif
à la sensibilisation, à l’analyse, à l’action pour
la résolution des situations de conflit. Un matériel pédagogique
et didactique est souhaitable, souvent à élaborer pour l’usage.
Elle se concrétise aussi dans des pratiques
de recherche du contact et de l’apport avec l’extérieur : correspondance
scolaire, échanges, voyages, mini-projets, expositions réciproques...
Très souvent, cela prend une dimension internationale.
La culture de la paix ne peut se concevoir sans le
respect absolu des droits de la personne, droits des hommes, des femmes,
des enfants, droits humains et droits citoyens. C’est un domaine dans lequel
beaucoup de progrès sont à accomplir et les éducateurs
à la paix ont à s’investir résolument dans l’action
pour faire avancer et respecter les Droits de l’Homme et du Citoyen.
Mais les droits sociaux sont souvent oubliés
dans les nécessités incontournables d’une société
de paix et de justice : citoyenneté sur le lieu du travail, droit
au logement, à l’accès aux soins, droit à la protection
sociale et à la prévention des maladies et des accidents,
droit de vivre en couple ou non, sans discrimination de statut, droit de
vivre en famille, etc...
Réunion internationale de l'Aiep du 3,4 et 5 Avril 1999
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