PAX
CHRISTI : 58 avenue de Breteuil, 75007 PARIS.
Tél:
01 44 49 06 36 Fax: 01 44 49 02 15
Au sommaire de ce cahier…
QUELQUES REPAIRES HISTORIQUES...
-
Si tu veux la paix, construis l’Europe
-
Pour la paix : une Europe sans guerres ?
-
Pour la paix : une Europe sociale et solidaire ?
-
Pour la paix : une Europe pluriculturelle et tolérante ?
-
Pour la paix : une Europe responsable et efficiente ?
-
Pour la paix : une Europe ouverte sur le monde
-
Spécial jeunes
Des propositions pour une Europe plus fraternelle et plus conviviale
Pax Christi est le mouvement catholique international pour la Paix qui fédère près de 30 sections ou groupes dans le monde. ONG (Organisation non-gouvernementale) auprès de l'UNESCO, l'ONU et le Conseil de l'Europe il joue un rôle moteur dans la recherche de solutions aux conflits. En 1983, il a reçu le prix "Education à la Paix" décerné par l'Unesco.
Pax Christi-France est un Service d'Eglise en lien étroit avec la Conférence des Evêques de France et un mouvement d'adhérents porteurs d'une culture de paix.
Son objectif : promouvoir la paix par la prière, la réflexion et l'action.
Présidé par Mgr Henri DEROUET, ancien évêque de Sées et d'Arras, Pax Christi-France est organisé en sections diocésaines et en commissions de réflexion et d'action : Education à la paix, Non-violence, Sauvegarde et gérance de la création, Bible, Art et Paix.
Il collabore
de manière privilégiée avec le CCFD, Justice et Paix,
l'ACAT et la Cimade.
ses initiatives et ses programmes :
+ La prière
:
Au sein de
Pax Christi, la Fraternité des Priants pour la Paix, composée
de personnes réunies en communautés laïques ou religieuses,
forme une chaîne de prière continue.
Un bulletin
trimestriel enrichit et inspire cette démarche d'oraison, en la
reliant aussi étroitement que possible à des situations conflictuelles
concrètes.
+ La réflexion
:
Le Journal
de la Paix, trimestriel, est un lieu d'échange et de débat
sur les grandes questions qui concernent la paix.
Le Centre
de Recherche sur la Paix fondé par l'Institut Catholique de Paris
en partenariat avec Pax Christi développe une activité novatrice
de recherche et de formation. Il est au service des mouvements qui le souhaitent
et des décideurs politiques ou associatifs.
Les Journées
Nationales, des colloques facilitent l'expression de témoignages
concrets et la recherche de guides d'action.
Les commissions
nationales ont un rôle d'approfondissement et de proposition.
+ L'action
:
Elle s'exprime
au travers de programmes nationaux et ou à l'initiative des sections
diocésaines.
L'alerte d'autorités
responsables sur des situations conflictuelles, intérieures ou extérieures,
est une manière de peser sur les événements.
La semaine
de la paix (début décembre) est l'occasion de sensibiliser
les chrétiens et de leur proposer des formes d'engagement.
Le programme
d'éducation à la paix a pour objectif de préparer
les jeunes à être des artisans de paix.
Les stages
de formation (à la médiation et au dialogue par exemple)
dynamisent l'action de terrain
La présence
de Pax Christi chaque année à Lourdes continue à mobiliser
en faveur de la Paix.
Le bulletin trimestriel Epiphanie et Pax Christi Info donnent aux militants une information croisée.
pour travailler avec Pax Christi :
Prendre contact
par l'intermédiaire du secrétariat national avec le Père
Valentin, délégué ecclésiastique ou Henri Lemaistre,
délégué laïc.
Voici notre
adresse :
58 avenue de Breteuil, 75007 PARIS. Tél: 01 44 49 06 36
Fax: 01 44 49 02 15 E-Mail: pax.christi-france@wanadoo.fr
Un des engagements de Pax Christi est l'éducation à la paix. L’enjeu est de former les petits et les grands à devenir non seulement des artisans de paix, mais aussi des entraîneurs, des bâtisseurs de paix. Nous voulons éviter que les enfants d'aujourd'hui, adultes demain, ne soient victimes ou acteurs de violence.
Ainsi, chaque année, le Service "Education à la Paix" de Pax Christi-France propose ou suscite des initiatives. Notre responsabilité est ainsi d'accompagner les jeunes dans leur engagement à construire la paix, la paix aujourd'hui et la paix de demain, la paix ici et la paix là-bas.
C'est dans
ce but qu'a été lancée l'opération "les Jeunes,
l'Europe et la paix, une ambition pour la prochaine décennie" avec
pour objectif de mettre en œuvre dès aujourd'hui des actions qui
permettent de construire une paix durable pour les lycéens francophones
de France, Belgique et Luxembourg.
En 1918, on
pensait avoir vécu la dernière guerre du XX° siècle.
Hélas depuis 1918 de nombreuses guerres ont ravagé la planète
et continuent à le faire… Tous ont en mémoire ces images
dramatiques du Rwanda-Burundi, du Kosovo…
Le cours de
l'histoire doit changer. A vous jeunes d'instaurer une culture de paix.
La construction européenne peut être un point de départ
pour cela, c’est pourquoi nous vous invitons à réfléchir
sur ce qui pourrait être une véritable ambition pour les années
à venir : construire la paix en favorisant l’émergence d’une
Europe fraternelle et conviviale.
Dans son message
adressé aux jeunes du monde entier, lors de la Conférence
générale de l'Unesco de 1997, M. Federico MAYOR, directeur
général, a précisé :
"Face aux
injustices flagrantes qui provoquent si souvent des explosions de violence,
ne restez pas passifs. Ne soyez jamais violents pour autant : l'expérience
- et particulièrement celle de ce siècle - a montré
que la violence débouchait sur un immense gâchis, coûtant
d'innombrables vies humaines."
De plus, lors
de sa dernière Assemblée Générale, l'ONU a
déclaré l'an 2000 : "année internationale pour une
culture de paix". Jeunes, il vous revient d'entrer dans la dynamique de
cette prise de conscience mondiale, en intégrant la dimension "Paix"
dans la construction de l'Europe!
Objectifs :
- réfléchir
sur l'Europe d'aujourd'hui pour participer à la construction durable
de l'entente entre les peuples,
- penser l'Europe
de demain dans un esprit de paix et proposer des solutions originales,
- oser l'Europe
par des échanges vrais et constructifs entre jeunes.
Modalités :
Le dossier peut mettre l’accent sur différents aspects :
Recherche plus historique
A. D'où
vient l'Europe, les personnalités, les mouvements, les organismes
qui ont contribué à sa naissance. Quels ont été
leurs réussites et leurs échecs ?
Aujourd’hui
quelles difficultés devraient être surmontées pour
renforcer l’Europe et la paix ? Y a-t-il place à des changements
dans l’ordre économique et politique ?
B. Les courants
littéraires, philosophiques, artistiques et scientifiques qui font
la richesse de son patrimoine commun. Comment définir ce patrimoine
commun ?
Où
se forge aujourd’hui le patrimoine commun de l’avenir ? Y a-t-il des hauts
lieux culturels européens ? Qu’apporte la génération
contemporaine à cette culture européenne qui émerge
par-delà et grâce aux différences ?
Prise de conscience, interpellation et engagement
A. Prise de
conscience, interpellation et engagement
Les guerres,
les injustices sociales se reproduisent souvent de génération
en génération.
Que pouvez-vous
et que comptez-vous faire pour briser cette spirale de violence et d'injustice
sociale, vous jeunes, qui êtes citoyens et acteurs à part
entière de l'Europe?
Partagez et échangez vos projets avec vos camarades des lycées européens.
Employez ensemble
votre imagination, votre intelligence, votre cœur et votre énergie
pour cette construction de l'Europe. N'hésitez pas à contacter
vos correspondants et les lycées jumelés aux vôtres.
B. Ce qu'est
l'Europe aujourd'hui et ce que vous désirez qu'elle soit après
l'an 2000
Quelle Europe voulez-vous ? Quelles relations voulez vous développer entre les pays et leurs habitants ? Dites-nous vos convictions fortes, ce à quoi vous aspirez véritablement.
Il y a une
distance entre ce que vous vivez actuellement (vous et l'Europe) et ce
que vous voulez vivre en l'an 2000 et après.
- Dès
aujourd'hui dans votre lycée et votre environnement que faites-vous
pour instaurer une culture de paix?
- Dans l'avenir
pour que vos rêves deviennent peu à peu réalité
quel pourrait-être votre engagement personnel? A long terme? A court
terme?
- Comment
inscrire cet engagement personnel dans une action communautaire? A long
terme? A court terme?
Pour
vous aider, nous vous présentons trois types de documents :
- un document
plus historique qui rappelle les principales étapes de la construction
européenne.
- des fiches
avec questionnaire sur certains thèmes qui peuvent vous inspirer
pour rédiger votre propre dossier.
- Des textes
rédigés par des lycéens en 1998-1999 lors de la première
phase de cette action « jeunes, Europe et paix ».
Ces documents
vous appartiennent.. Vous pouvez les utiliser ou partir à votre
manière.
C’est votre
ambition pour l’Europe et la paix qui importe.
Bon travail !
Voici quelques messages pour vous encourager :
Message de Jacques DELORS:
"Il faut suivre le sillon tracé par Marie-Noëlle Courboin, responsable du Service "Education à la Paix" de Pax Christi, initiatrice de l'opération "Les Jeunes, l'Europe et la Paix, une ambition pour l'an 2000".
Ce sillon est celui de l'âme même de l'Europe, le service de la paix qui ne peut être accompli sans une éducation de ce qu'est l'autre, de ce que sont les forces à l'oeuvre dans les activités humaines, de ce qui sépare une attitude positive et active d'une attitude négative et agressive.
Le flambeau est passé, non donné, mais partagé avec les générations nouvelles qui doivent entrer dans la réflexion fondamentale sur les conditions d'une paix des forts et des lucides.
Aidez donc Marie-Noëlle Courboin et son équipe à faire partager ce bel idéal et ce vital engagement"
Message de Fédérico MAYOR (Ex Directeur Général de l'UNESCO) :
"Les objectifs de cette opération, qui vise à inciter les jeunes européens à intégrer la culture de la paix dans leurs préoccupations actuelles et à venir, concordent pleinement avec ceux de l'action de l'UNESCO dans ce domaine.
Elle apportera une contribution de longue haleine à la diffusion des valeurs d'une culture de la paix, donnant ainsi un élan aux activités de l'Année internationale organisée à cette fin en l'an 2000.
C'est donc
avec plaisir que j'accorde le parrainage de l'UNESCO à cette initiative,
à laquelle l'UNESCO sera heureuse de s'associer."
Le territoire qu’on appelle parfois « le vieux continent », mais qui hérite son nom d’une très belle jeune fille séduite et enlevée par le dieu Zeus, est occupé par toutes sortes de peuples depuis des siècles. Il en est résulté un brassage considérable de populations et de nombreux conflits et guerres.
Des tentatives de domination ou d’unification ont eu lieu sur ce territoire : Charlemagne, Charles Quint, Napoléon… mais celles-ci n’ont pas duré et le continent est morcelé politiquement en plus de 50 états.
La diversité politique s’appuie sur une diversité culturelle et religieuse qu’elle contribuer aussi à renforcer. Les langues sont très diverses tout comme les mentalités.
Toutes ces différences ont engendré de nombreux conflits et semé des tragédies dont les traces continuent à marquer les opinions. Les méfiances sont encore tenaces aujourd’hui et on peut se demander si une unité paisible peut surgir de cette extrême diversité. La question inverse doit aussi se poser : cette diversité n’est-elle pas source de richesse à explorer pour bâtir l’unité recherchée ?
Si les différences entre pays européens sont frappantes, des éléments d’unité sont eux aussi très présents : un sens de la démocratie, des mouvements culturels communs (art gothique, romane ou baroque), la place du christianisme et de l’humanisme, des sensibilités communes. Ces éléments sont des facteurs de paix et le pierres de départ pour la construction d’une Europe plus conviviale et plus fraternelle.
Au XVIII° siècle naissent certaines utopies voulant dépasser les états et proposant l’unification des différents pays européens pour établir un mode de paix. C’est cette même utopie qui animera, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale, certains leaders politiques à faire en 1951 une proposition de construction d’une communauté européenne d’abord économique mais, c’était l’idée des pères fondateurs (R. Schuman, K. Adenauer, A. de Gasperi…), devant s’amplifier pour devenir politique. Cette proposition deviendra une réalité avec le Traité de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) en 1951 et plus encore en 1957 avec le Traité de Rome qui institue la CEE (Communauté Economique Européenne) ; un pas de plus sera franchi avec le Traité de Maastricht qui institue l’Union européenne en 1992.
En 1949 de manière plus modeste était créé le Conseil de l’Europe dont le but était le développement de la démocratie et des droits humains, les échanges culturels.. entre pays du continent européen. Cette institution rassemble actuellement 40 pays européens et siège à Strasbourg.
L’Union européenne rassemble aujourd’hui 15 pays qui veulent mettre en commun une grande partie de leur économie (pour 11 d’entre eux leur monnaie), de leurs stratégies de développement et de leur devenir social… Mais d’ores et déjà six autres pays se préparent à les rejoindre et d’autres encore sont candidats.
Les 15 pays de l’Union européenne acceptent l’autorité d’un système d’institutions visant à renforcer leurs liens et à se substituer à eux dans certains domaines définis de manière précise.
Ces institutions
sont :
- Les Conseils
européens formés des représentants des 15 gouvernements
selon les questions à traiter.
- La Commission
européenne : constituée de 20 commissaires désignés
par les 15 gouvernements et exerçant sa fonction de manière
collégiale sous la responsabilité d’un président.
Elle est la cheville ouvrière de l’Union européenne et fait
des propositions aux conseils européens pour l’intérêt
général de tous les pays membres.
- Le Parlement
européen : composé de 626 parlementaires des 15 pays élus
au suffrage universel direct. Ses pouvoirs ont été élargis
: il approuve la nomination des commissaires, vote le budget de l’Union
et a un pouvoir de co-décision avec les conseils européens.
- La Cour
de Justice européenne : formée par 15 juges et 9 avocats
; elle juge les différents nés de l’application des traités.
- La Cour
des comptes : composée de 12 membres ; elle est chargée de
contrôler la gestion financière de l’Union et de dénoncer
les faits de détournements et de corruption.
- La Banque
centrale européenne : elle est chargée de gérer la
monnaie européenne (l’Euro, €) pour les onze pays qui adhèrent
à la zone monétaire.
- La Banque
européenne d’investissement : elle soutient par des prêts
le développement équilibré de l’Union et emprunte
l’essentiel de ses capitaux sur le marché international.
- Le Comité
économique et social est un organisme consultatif composé
de représentants des employeurs, des salariés et des activités
diverses.
- Le Comité
des régions est lui aussi un organisme consultatif représentant
les pouvoirs locaux.
Toutes ces
institutions cherchent à favoriser le bon fonctionnement de ce vaste
territoire de plus de 380 millions d’habitants en respectant (principe
de subsidiarité) les diversités et les degrés d’autonomie
de chacun des quinze pays qui composent l’Union. Ces institutions contribuent
à la paix et au développement. Elles doivent cependant être
attentives à ne pas paralyser les initiatives citoyennes et la démocratie.
La technocratie européenne risque de freiner les dynamiques sociales
dont elle a pourtant besoin pour faire vivre l’Europe.
Que la paix soit un bien est une évidence aujourd'hui. Et pourtant il y a un siècle on prétendait que l'homme de guerre était un surhomme, qu'abattre un adversaire ou un concurrent dans la lutte pour la puissance en Europe était un devoir: l'Europe s'est déchirée, détruite, et les peuples se sont entre-tués: vaincre pour annexer, humilier pour dominer anéantir pour dominer. C'est cela la culture de guerre lisez certaines paroles de l'hymne national!
C'est pour arrêter ces conflits qui ont ravagé des régions entières, des générations de jeunes au Nord-Est de notre pays que Monnet, Schuman, de Gasperi ont voulu construire une autre Europe, tissée de dialogue, de réconciliation. C'est pour cela que de Gaulle et Adenauer ont célébré la réconciliation franco-allemande à Reims en 1962. Ils voulaient établir des solidarités entre nos deux peuples : ils inven taient la culture de paix, et déjà ils ont rendu la guerre «impensable » entre Européens.
Rendre aujourd'hui la guerre « impensable » entre peuples c'est favoriser des rapprochements culturels, économiques qui nous rendent solidaires: entreprendre ensemble, faire des affaires ensemble, créer des intérêts commerciaux communs. Désormais, nous le savons, aucun pays ne peut s'enfermer sur ses seules richesses en ignorant ce que font les autres. Comment envisager votre avenir professionnel en le fondant sur des échanges de savoirs et de biens entre européens? Comment aider les pays sous informés, sous-équipés et dépourvus de ressources naturelles compétitives, à entrer dans la croissance européenne de plain-pied ?
Rendre aujourd'hui la guerre « impossible » moralement et culturellement, c'est en développant la connaissance des langues et des cultures différentes, apprendre à se connaître dans le dialogue des littératures, des moeurs et des religions même, pour avoir conscience d'une identité commune en Europe, ouverte sur le monde. Nous avons à apprendre des polonais et des tchèques, des grecs et des allemands dans leur vie spirituelle, dans leur manière de croire, d'espérer et d'aimer.
Pour rendre la guerre « dépassée » et l'agressivité «insensée » nous devons créer des espaces libres de débats où l'on s'écoute pour désamorcer les conflits en critiquant les idées toutes faites des uns sur les autres. Souvent nous nous croyons supérieurs, plus évolués, plus intelligents que d'autres peuples. Ce qui nourrit des réactions agressives et peut susciter de nouvelles idéologies nationalistes.
Pour être convaincu que la paix est notre avenir il nous faut retrouver ensemble l'Evangile. On parle parfois de guerres de religions, on l'a dit à propos de l'ex-Yougoslavie. Des rassemblements comme ceux de Taizé ou des J.M.J. montrent que la foi unit des races et des peuples différents. Accepter de prier et de se rencontrer sur l'essentiel ouvre nos esprits à la paix. Le message du Christ a largement inspiré la culture européenne, il nous faut raviver cette mémoire : la carte des monastères, les grandes cathédrales, les grands pèlerinages sont le témoignage de l'universalité de la foi.
Mais n'oublions pas tout ce que l'Europe et la paix doivent à d'autres confessions chrétiennes, à l'orthodoxie et à l'évangélisation par Cyrille et Méthode, à la réforme de Jean Hus, de Luther, de Calvin, à la tolérance d'un Michel de l’Hopital... N'oublions pas non plus ce que l'Islam a apporté à la civilisation européenne de Cordoue et de Montpellier, lui transmettant les oeuvres d'Aristote ou d'Hippocrate.
Réenracinons-nous
dans le grand événement de paix que fut la rencontre d'Assise
en 1986. Prenons en conscience par des expositions et des travaux pratiques.
Mgr Gérard
DEFOIS
LA PAIX ?
Lorsque Robert Schuman lance en 1950 son appel pour la création d'une Europe Unie il vise avant tout à créer les conditions d'une paix durable entre les deux ennemis héréditaires que sont la France et l'Allemagne. Il croit que l'intégration économique des deux ressources stratégiques principales, le charbon et l'acier, est la meilleure solution pour détruire les racines du conflit entre les deux pays. Son appel va au delà du tandem France Allemagne et sera entendu par quatre autres pays créant ainsi, dans la partie ouest européenne, une zone de paix.
La réconciliation des anciens ennemis est un objectif solidement atteint et sur la zone actuellement couverte par l'Union Européenne (soit 3,231 M km² et 370 M d'habitants) aucune guerre entre États n'a eu lieu depuis 1945. Mais si on regarde à l'intérieur de chaque pays la situation n'est pas aussi paisible que cela : Irlande du Nord, Pays basque, Corse... sont des zones de tensions, de violence. Ces situations relèvent de chacun des États et aucune organisation internationale ne peut intervenir.
Dès 1948, entre l'ouest et l'est de l'Europe s'est mis en place un régime de « guerre froide » où chaque bloc s'arme dans la peur que l'autre ne soit le plus fort. Un équilibre de la terreur se constitue avec des risques de dérapage et d'explosion nucléaire. Heureusement un processus pour détruire progressivement les armements a été lancé et la tension a été réduite.
En 1989, l'Europe assiste à la chute du mur de Berlin et a l'effondrement du communisme soviétique : enfin la paix dans toute l'Europe ? Hélas non. Les espoirs sont violemment déçus: guerre en Tchétchénie, guerres dans l'ex-Yougoslavie (Bosnie, Kosovo), tensions en Macédoine, violences en Albanie...Le démantèlement de l'URSS et de sa puissance militaire au profit de nombreux États conduit à une prolifération des ventes d'armes et même d'éléments nucléaires. L'Union Européenne assiste impuissante à ces drames.
Au loin, d'autres
guerres : Rwanda, Burundi, Congo, Soudan... L'Europe peut-elle rester sourde
aux appels ? est-elle véritablement non responsable dans ces conflits
? Que peut-elle faire ?
QUE FAIRE ?
Les causes des guerres sont multiples : problèmes et intérêts économiques, ambitions politiques, crises d'identité nationalistes, rivalités séculaires et blessures non cicatrisées... L'action pour la paix doit se situer sur de multiples terrains et relève d'une vigilance constante tant au niveau des États que de chacun des citoyens.
Beaucoup de guerres sont alimentées par le manque de connaissance qu'on a les uns des autres, par le regard qu'on a sur les autres. Sommes-nous conscients des stéréotypes que nous avons sur les autres pays européens et leurs habitants ? Connaissons-nous leurs histoires ? Apprendre à connaître positivement les autres, à essayer de voir les choses du point de vue de l'autre sont des attitudes à privilégier.
Il y a encore en Europe des blessures profondes dans les différents peuples à cause des guerres du passé. Sommes-nous conscients de ces drames ? On ne peut pas oublier l'histoire mais il faut entrer dans une dynamique de la réconciliation. Comment devenir forces de réconciliation ? Peut-on pardonner ? De cela il faut débattre et donc essayer de se rencontrer pour parler et se comprendre.
Certains conflits européens sont analysés comme des conflits religieux (mais ceci est réducteur car il y a souvent des dimensions économiques implicites), par exemple en Irlande du Nord, en Bosnie, en Tchétchénie
Les religions portent sûrement en elles d’importants éléments de paix. Mais elles comportent aussi des éléments qui peuvent conduire au fanatisme : des fanatismes religieux existent aujourd’hui encore et constituent des facteurs de violence. Comment faire pour que les religions présentes en Europe, les différentes Églises ou systèmes de croyances soient facteurs de paix ? Connaître la religion de l'autre est un point de départ important pour construire la paix en Europe.
L'Union européenne a prévu de s'ouvrir progressivement à certains pays européens du Centre et de l'Est. Cette ouverture est une chance pour la paix, mais il ne faut pas se voiler la face sur les difficultés qu'il y aura à continuer à développer un projet commun significatif à partir des différences de cultures et des différences économiques. Soutenir la poursuite de la construction d'une Europe élargie est certainement une position positive pour la paix, à condition que cet élargissement en réduise pas l’Europe à une vaste zone de libre échange très lâche, sans projet social et politique commun. Faute d’un tel projet, les particularismes culturels ou nationalistes et les intérêts économiques divergents resteront des facteurs potentiels de déstabilisation et de violence.
Les conflits existent, et il y en aura toujours. Mais les armes et la violence ne sont pas les seuls ni les meilleurs moyens de les résoudre. Découvrir des méthodes de résolution non violentes des conflits et en particulier la gestion et la médiation politiques est une manière de se préparer à être acteur de paix en Europe. Apprendre à gérer les conflits quotidiens sans faire appel à la violence physique ou à la violence verbale est bien évidemment le premier pas à faire.
PENSEZ-VOUS :
+ que vous seriez un bon diplomate européen ? Quelles procédures proposeriez-vous pour empêcher l'irruption d'un conflit entre deux pays européens ? à l'intérieur d'un pays?
+ que l'Union
Européenne doive se doter d'une armée commune et qu'il faille
abolir les armées nationales dans les pays membres ? Quels arguments
proposeriez vous pour et contre? Cette armée pourrait-elle être
au service de la paix ? Comment ?
« L’Union
définit et met en oeuvre une politique étrangère et
de sécurité commune couvrant tous les domaines de la politique
étrangère et de sécurité dont les objectifs
sont :
- la sauvegarde
des valeurs communes, des intérêts fondamentaux, de l’indépendance
et de l’intégrité de l’Union conformément aux principes
de la Charte des nations Unies
- le renforcement
de la sécurité de l’Union sous toutes ses formes
-
le maintien de la paix et le renforcement de la sécurité
internationale conformément aux principes de la Charte des Nations
Unies…
- la promotion
de la coopération internationale
- le développement
et le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit ainsi
que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Les Etats
membres appuient activement et sans réserve la politique extérieure
et de sécurité de l’Union dans un esprit de loyauté
et de solidarité mutuelle. Les Etats membres œuvrent de concert
au renforcement et au développement de leur solidarité politique
mutuelle. Ils s’abstiennent de toute action contraire aux intérêts
de l’Union ou susceptibles de nuire à son efficacité en tant
que force de cohésion dans les relations internationales…
Le Conseil
Européen définit les principes et les orientations générales
de la politique étrangère et de sécurité commune
y compris pour les questions ayant des implications en matière de
défense…
(extraits du traité d’Amsterdam).
LA SOLIDARITE ?
L’Europe de plus en plus riche si on prend comme indicateur de mesure le Produit Intérieur Brut (PIB), c'est-à-dire la quantité de biens et de services qu’on a produits et payés. Ainsi le PIB total des 15 pays de l’Union Européenne était, en 1990, de 5.192,2 milliards d’ECU ; en 1993, il était de 5.905,3 milliards et de 6.764 milliards en 1996.
En cinquante ans le niveau de vie moyen s’est considérablement élevé : logement, alimentation, santé, durée de vie… se sont améliorés de manière importante de telle sorte que la plupart des citoyens des pays d’Europe du centre et de l’Est rêvaient de conditions de vie aussi favorables. Ce rêve est une des causes du rejet du système du socialisme d’État dans ces pays.
Pendant une longue période, les écarts de revenus entre les citoyens de chacun des pays de l’Union Européenne se sont réduits, par une meilleure redistribution des richesses produites grâce à un système de sécurité sociale et des politiques d’actions sociales : il y a donc eu une plus grande égalité. En particulier le sort de la grande majorité des personnes âgées s’est fortement amélioré et les soins de santé sont largement pris en charge.
Il y a cependant des écarts importants entre les différents pays de l’Union. Si la moyenne du PIB par habitant pour les Quinze se situe à 100, le Luxembourg est à 162, la Belgique à 113, la France à 108, le Portugal à 69 et la Grèce à 63 (chiffres 1994). L’écart moyen a cependant tendance à se réduire, entre autres grâces aux programmes d’aide structurelle de l’Union.
Depuis quelques années, cette prospérité est en crise et de nouvelles formes de pauvreté sont apparues, en particulier en conséquence de l’explosion du chômage, tandis que le pouvoir d’achat de la majorité des salariés s’est mis à stagner et souvent à décroître. 18 millions de chômeurs sont recensés dans l’Union, chiffre auquel il faut ajouter au moins une dizaine de millions de personnes qui n’ont pas l’emploi qu’ils souhaitent : préretraites et temps partiels imposés, emplois précaires, travailleurs découragés, etc.
Le nombre de gens vivant dans des conditions précaires s’est multiplié, en raison de la privation ou de l’instabilité de l’emploi. Des formes dramatiques de pauvreté, qui avaient été à peu près résorbées, sont réapparues, en particulier la privation de logement (les SDF). Les statistiques officielles (Eurostat de 1997 ne prenant pas en compte l’Autriche, la Finlande et la Suède) évaluent à 57 millions le nombre de pauvres en 1993 dont 13 millions d’enfants
Le système de sécurité sociale et d’assistance se trouve ébranlé, incapable de faire face de façon efficace à la multiplicité des besoins, à la fois parce que l’organisation n’est plus adaptée et parce que les ressources financières manquent. Une certaine crise sociale secoue l’Europe et le modèle européen semble battu en brèche. Malgré cela les pays de l’Europe de l’Est et du centre souhaitent pouvoir adhérer le plus rapidement possible à l’Union, en espérant avoir ainsi accès sans peine au confort et à l’abondance de l’Ouest. Ils ne sont pas toujours conscients des problèmes et des difficultés que cause le passage brutal à une économie ouverte soumise à la concurrence.
L’Union européenne n’a pas de mandat pour légiférer en matière sociale, si ce n’est dans quelques domaines très limités concernant le droit du travail. On ressent cependant de plus en plus le besoin d’établir un minimum de convergence entre les systèmes sociaux, afin d’éviter une concurrence déloyale entre pays européens.
Il faut observer que des inégalités sociales trop criantes sont un facteur de violence dans la société, et que les inégalités trop fortes entre États voisins peuvent aussi être un facteur de conflit. De ce point de vue, une amélioration des conditions de vie et une plus grande équité dans la répartition des richesses apparaissent comme un facteur de paix.
QUE FAIRE ?
La pauvreté ne se définit pas seulement par un certain niveau de ressources monétaires : un pauvre aujourd’hui est plus « riche » qu’un pauvre en 1950 ; un pauvre ici est beaucoup plus « riche » qu’un pauvre en Afrique ; la pauvreté est relative à un temps et à un milieu : elle est une situation qui ne permet pas de vivre dans la dignité compte tenu de l’environnement de vie.
Voir ce qui se passe et se vit est une première piste d’action . Il ne faut pas se contenter de voir les choses globalement (les chiffres de la croissance ou ceux du chômage...), mais chercher à les voir à partir de ce que les gens vivent, et en particulier ceux qui souffrent de la situation. Il convient d‘être à l’écoute de ce qui s’exprime et se revendique dans les mouvements divers de protestation : occupation de locaux par les SDF, grèves (comme celle des camionneurs), mouvement des chômeurs... et de chercher à comprendre les raisons du mécontentement.
Réfléchir avec d’autres à la signification du travail, à l’importance de l’emploi (c'est-à-dire du travail rémunéré), au sens qu’ont les différentes façons d’avoir un revenu (par son travail, par des allocations, par les petits boulots ou le travail au noir, par les intérêts de l’épargne ou du capital...), au sens de la vie associative, à la place de la gratuité et du bénévolat... est un nouveau pas dans l’action.
Participer à des mouvements, associations ou activités de solidarité au profit des exclus, en réfléchissant à la manière dont on fait les choses est une troisième piste d’action. Ce qu’on fait est-ce de l’assistance qui entretient la dépendance, ou l’organisation qui suscite l’initiative, la responsabilité, la participation ?
Le problème de la pauvreté et celui des réponses à y apporter n’est pas directement de la compétence de l’Union européenne. Selon le principe de subsidiarité, ces questions relèvent des Etats, mais aussi des régions, des viles ou des communes : les choses demandent à être traitées au plus proche des citoyens. Mais en même temps des politiques économiques ou monétaires globales peuvent avoir une incidence importante en terme d’augmentation ou de réduction des situations de pauvreté. Il importe donc d’aider l’opinion publique à prendre conscience de l’importance d’une construction politique de l’Europe, parce que les options économiques les plus fondamentales sont de plus en plus souvent prises à un autre niveau que celui des Etats nationaux.
PENSEZ-VOUS :
+ que vous seriez un bon commissaire européen chargé des affaires économiques : quelles propositions économiques feriez-vous pour dynamiser l’économie ? pourquoi ?
+ que localement
on puisse faire quelque chose pour lutter contre le chômage ? Quoi
par exemple ? Qui doit prendre l’initiative ?
Les Etats membres et la Communauté s’attachent, conformément au présent titre, à élaborer une stratégie coordonnée pour l’emploi et en particulier à promouvoir une main d’œuvre qualifiée, formée, susceptible de s’adapter, ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie. Les Etats membres, compte tenu des pratiques nationales liées aux responsabilités des partenaires sociaux considèrent la promotion de l’emploi comme une question d’intérêt commun et coordonnent leur action à cet égard au sein du Conseil. La Communauté contribue à la réalisation d’un niveau d’emploi élevé encourageant la coopération entre Etats membres et en soutenant et, au besoin, en complétant leur action. Ce faisant elle respecte pleinement les compétences des Etats membres….
La Communauté et les Etats membres conscients des droits sociaux fondamentaux ont pour objectifs la promotion de l’emploi, l’amélioration des conditions de vie et de travail, permettant leur égalisation dans le progrès, une protection sociale adéquate, le dialogue social, le développement des ressources humaines permettant un niveau d’emploi élevé et durable et la lutte contre les exclusions. A cette fin, la Communauté et les Etats membres mettent en œuvre des mesures qui tiennent compte de la diversité des pratiques nationales, en particulier dans le domaine des relations conventionnelles, ainsi que la nécessité de maintenir la compétitivité de l’économie de la Communauté. Ils estiment qu’une telle évolution résultera tant du fonctionnement du marché commun, qui favorisera l’harmonisation des systèmes sociaux, que des procédures prévues par le présent traité et du rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives.
(extraits du Traité d’Amsterdam)
LA PLURICULTURALITE TOLERANTE ?
Tous les pays européens sont le résultat d’un étonnant brassage ethnique et culturel au long des siècles. Pour la majorité des citoyens, il suffit de remonter de quelques générations pour voir apparaître des figures étrangères. Il y a eu de nombreux mouvements migratoires, à l’entrée et à la sortie. Il y a eu mixage et intégration. C’est de là que vient, pour une part, la richesse culturelle des nations.
L’immigration est cependant devenue un problème politique : dans l’ensemble, il s’agit d’une immigration culturellement plus différente que celle des années d’après-guerre, qui provenait principalement du sud de l’Europe, alors qu’actuellement elle vient principalement du Maghreb, de l’Afrique noire et d’Asie, et est souvent de religion musulmane. Par ailleurs, l’explosion du chômage fait voir dans l’immigré un concurrent sur le marché du travail, et lorsqu’il n’a pas de travail, une personne à charge de la collectivité, et donc un indésirable. Dans une société inquiète pour son avenir, avec des quartiers qui concentrent à la fois la pauvreté et le désœuvrement des jeunes, et engendrent de ce fait davantage de petite délinquance, la différence fait peur, d’autant plus qu’un certain islamisme, et l’image généralisante qu’on en donne, apparaît comme un vecteur d’intolérance et de violence terroriste.
Dans l’Union européenne, au 1° janvier 1994, sur les 370,4 millions d’habitants, il y avait 17 millions de non-nationaux (d’un autre pays membre de l’Union que celui où ils résident), 2,9 millions d’africains, 1,8 millions d’asiatiques, 1 million d’européens du centre et de l’est, 0,8 millions d’américains et 5,4 millions d’autres européens de pays non-membres de l’Union (source Eurostat). Ces chiffres ne reflètent cependant pas complètement la diversité culturelle de l’Europe car nombre d’immigrés ou d’enfants d’immigrés sont devenus juridiquement des nationaux.
La différence peut être une richesse : un monde d’uniformité serait insupportable. Mais la différence peut aussi être une menace quand elle m’empêche d’être moi-même (ce moi étant à la fois l’individu et la collectivité), ou elle peut être vécue comme une menace, quand je crois qu’elle pourrait m’empêcher d’être moi-même...
Où passe la frontière entre la rencontre de l’autre comme richesse, la différence intolérable parce que destructrice, la représentation d’une différence comme menaçante ? Ceci est un défi majeur pour l’Europe : nous avons tous besoin d’apprendre à nous connaître, à connaître nos histoires et nos traditions, à entrer dans une réconciliation. L’Europe favorise la libre circulation entre les pays et en cela elle est une chance : grâce à la communauté des cultures nous pourrons apprendre à nous défaire des stéréotypes et à ne plus craindre l’autre.
A la diversité des cultures d’origine s’ajoute bien souvent la diversités des religions et des philosophies (humanisme, athéisme…). Cette situation peut aussi être une chance pour une meilleure compréhension, pour une vraie spiritualité mais les fanatismes dans toutes les religions et de toutes les sensibilités peuvent être des facteurs de violence.
Face à la diversité culturelle, la mondialisation tend à imposer un certain nombre modèles culturels uniformes diffusés par le marché, dans le domaine de la télévision (séries américaines), de l’alimentation (Coca-Cola, McDonald), de la langue (l’anglais), des gadgets électroniques, etc. Les cultures nationales ou régionales se sentent menacées : quel avenir pour la diversité ? La construction européenne, vaste espace culturel –avec des diversités - peut-elle introduire une alternative au niveau mondial ?
La diversité culturelle est tout à la fois un atout, un défi et une difficulté majeure pour l’Union européenne. De ce point de vue, les nouvelles technologies de l’information et de la communication offrent les outils techniques du déploiement de la diversité, mais les impératifs économiques (la diversité coûte plus cher) et la loi du moindre effort risquent de peser plus lourds dans la balance.
QUE FAIRE ?
L'autre me menace parce qu'il est différent, mais plus encore, bien souvent, par l'image que je me fais de sa différence rencontrer des gens différents est une urgence pour élargir nos horizons, pour avoir des points de vue personnels étayés par notre expérience. Est-ce que je fréquente uniquement des gens qui me ressemblent ou est-ce que j'aime faire de nouvelles rencontres? Il ne s'agit pas de trouver que nous sommes tous pareils, mais que nous sommes tous originaux et complémentaires.
On voyage beaucoup plus qu'autrefois et c'est une chance dont il faut profiter. On peut confier l'organisation de ses vacances à une agence de tourisme qui prévoit tout sauf la rencontre avec les gens du pays et ce qu'ils vivent. On peut aussi découvrir les gens, leur richesse humaine, le sens de leur religion et de leur tradition, et les difficultés qu'ils rencontrent, leurs luttes pour vivre. Ces rencontres changent alors le regard que nous portons sur ceux qui, originaires de ces pays, vivent avec nous.
Etudier l'histoire de l'autre, connaître les grands principes de sa religion, découvrir son cinéma, sa littérature, ses chanteurs, ses danses... et trouver du plaisir dans tout cela, est la meilleure manière de découvrir et de respecter la diversité culturelle et d'être ainsi un acteur de paix et de compréhension entre les peuples.
Vouloir une
coexistence harmonieuse et pacifique avec les communautés d'étrangers
dans notre pays, c'est d'abord vouloir pour eux et avec eux une intégration
sociale et économique positive pour tous le fait du chômage
et l'abandon dans lequel sont laissés certains quartiers sont des
germes de violence; or les étrangers et les nationaux d'origine
étrangère, et souvent on fait volontairement
l'amalgame, - sont davantage touchés par l'accumulation de ces problèmes.
Chercher À favoriser le développement économique et
la participation à la vie sociale pour tous est le moyen efficace
de lutter pour la paix et le respect des diversités culturelles.
PENSEZ-VOUS :
- Etre un européen du quotidien? Quels sont les écrivains, cinéastes et chanteurs européens non francophones et non anglophones que vous connaissez? Qu'aimez-vous en eux?
- Que la diversité
des opinions religieuses est bonne? Comment favoriser le dialogue entre
les différents croyants pour que les religions soient des acteurs
de paix en Europe?
LA CITOYENNETÉ EUROPÉENNE
L'Union européenne a progressivement conféré aux personnes de nouveaux droits dont elles peuvent réclamer le respect devant les tribunaux de chaque État membre et devant la Cour de justice européenne (possibilités de recours) Reconnus depuis toujours par la Cour de Justice comme des principes généraux auxquels les institutions européennes ne pouvaient se soustraire, ces droits ont été inscrits dans le Traité au fur et à mesure que le développement des activités de I 'Union le rendait nécessaire. C'est ainsi qu'à l'interdiction de toute discrimination liée à la nationalité prévue par les dispositions du Traité de Rome concernant la libre circulation des travailleurs, sont venus s'ajouter avec l'Acte Unique (1987) et avec les traités de Maastricht (1992) et d'Amsterdam (1997) d'autres droits autour de trois axes fondamentaux:
- les droits inhérents à la liberté de circulation des personnes,
- les droits permettant aux citoyens de participer à la vie politique de l'Union,
- le respect par les Institutions et par les États membres des droits fondamentaux.
Les droits sociaux fondamentaux sont prévus par le Traité (TUE) dans son préambule et dans un chapitre à part. Le but de l'Union est de les promouvoir à travers ses politiques:
- la discrimination fondée sur le sexe, la race ou l'origine ethnique, la religion ou les croyances, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle peut être combattue par l'union à travers des décisions adoptées à cette fin.
- L'égalité des chances entre femmes et hommes est assurée par le Traité, celui-ci fixe des obligations spécifiques et autorise les Etats membres à prendre des mesures comportant des discriminations positives lorsque dans un secteur ou une carrière on constate une discrimination de fait importante.
- Le respect du statut dont bénéficient dans les Etats membres les confessions religieuses et les organisations philosophiques et non confessionnelles est assuré par les institutions de l'Union.
- Les besoins des personnes handicapées doivent être pris en compte clans la réalisation du marché intérieur La peine de mort est considérée comme non plus appliquée au sein des États membres.
- Toute personne peut saisir un juge pour le respect du droit de l'Union, qu'il s'agisse suivant les cas du juge national ou communautaire.
- Toute personne
physique ou morale ayant sa résidence ou son siège dans l'union
peut se prévaloir de l'action d 'un médiateur européen
contre un acte de mauvaise administration de la part d'une institution
de l'Union.
L’EFFICACITÉ ?
La société contemporaine présente d'énormes avantages par rapport aux temps passés, dans les domaines de la santé et de la longévité, du logement, de l'éducation et de la culture, des modes de vie. On se plaint du temps présent, peu de gens cependant souhaiteraient réellement vivre dans les conditions qui étaient celles du siècle dernier pour la majorité de la population Cette amélioration largement répartie des conditions de vie est due, principalement, au progrès des sciences et des techniques, à leur efficacité et à l'efficacité de l'organisation économique.
Les programmes RDT (Recherche et développement technologique) de l'Union Européenne visent à stimuler la recherche européenne. Ils ont bénéficié d'un budget de plus de 3 milliards d'écus en 1996. Quatre grands domaines sont couverts : recherche et développement technologique en faveur de la croissance durable et de l'emploi, coopération internationale, stimulation de la formation et de la mobilité des chercheurs, diffusion et valorisation des résultats.
Le projet de paix de la Communauté européenne s'est adossé à son projet économique le développement d'une économie commune, conduisant à un marché commun, assurant à la fois la solidarité entre les économies nationales et l'efficacité en vue d'une plus grande prospérité. Mais depuis la création de la CECA, les temps ont bien changé nous vivons dans un monde où les techniques ont évolué et dont les économies sont ouvertes, et de ce fait soumises à dure concurrence. Les entreprises ne peuvent survivre que par l'amélioration constante de leur productivité et de leur compétitivité il faut être toujours plus efficace, c'est à-dire engendrer davantage de profit à moindre coût.
On parle souvent de « guerre économique » pour décrire la concurrence à laquelle se livrent les entreprises pour exporter. Cette bataille semble requérir des prix bas obtenus par une augmentation de la productivité et par un allégement de la charge salariale; ceci n'est vrai que pour les produits simples pour les autres la qualité du service I emporte. L'Europe veut-elle entrer dans une concurrence par la qualité ou par des prix bas?
Dans ce contexte de « guerre », les mots d'ordre sont : rationalisation (ce qui signifie le plus souvent réduction de la main-d'oeuvre) et flexibilité, - aujourd'hui on parle plutôt d'adaptabilité ou d'employabilité, - (ce qui. signifie que c'est le salarié qui doit adapter ses prétentions salariales, la gestion de son temps et son insertion géographique aux nécessités de l'entreprise). Les impératifs d'efficacité semblent ainsi contredire directement ceux de solidarité et de progrès partagé et réparti.
La justice sociale est un des grand défis de l'Europe comment partager les bénéfices de la croissance? comment ne pas exclure? Cette justice peut progresser grâce à une meilleure politique fiscale (meilleure répartition des impôts) et une redistribution selon les besoins. L’Europe peut être un acteur fort suggérant que l'efficacité d'une économie n'est pas seulement dans la production mais dans le bien-être de ~ population. Il existe une efficacité sociale, une efficacité solidaire.
Une Europe responsable et efficiente est une Europe dont l'économie est efficace, une Europe certes qui arrive à vaincre le chancre du chômage, et ce n'est pas un mince défi, mais aussi une Europe qui arrive à vaincre la pauvreté et dont le système sanitaire et le système éducatif sont efficaces et performants pour tous.
La mise en
place d'une monnaie unique, l'euro, à partir de janvier 1999 peut
être un instrument favorable à l'efficacité économique
(facilité des échanges, réduction des coûts
de transaction) tout en donnant plus de poids à l'Europe dans les
négociations internationales. L'efficacité de l'euro est
aussi symbolique (une monnaie unique facilite l'identité commune)
et politique : l'euro accélérera la construction européenne.
QUE FAIRE?
L'Union européenne propose de nombreuses actions pour initier les jeunes aux nouvelles technologies, à découvrir ce qui se tait dans les différents pays d'Europe. Il existe aussi des bourses pour étudier, rencontrer découvrir ce qui se passe chez nos voisins européens, pour favoriser les échanges entre lycées... Connaissons-nous ces moyens? Avons nous une documentation? S'informer serait une première action positive.
Les sciences et les technologies sont très importantes pour améliorer la vie quotidienne mais elles peuvent avoir aussi des effets négatifs en particulier sur les inégalités, sur la cohésion sociale, sur l'environnement... Apprendre à faire une analyse globale tant technique que sociale d'une technologie est une manière d'avancer vers une conception plus juste de l'efficacité.
L'efficacité
économique et technique de l'Europe repose en grande partie sur
ses entreprises et ses centres de recherche. Connaissons-nous les plus
grandes entreprises européennes? Quelles sont les marques de produits
de consommation qu'elles fabriquent ou diffusent? Connaissons-nous les
grandes banques? Connaissons-nous les entreprises qui en France sont déjà
des entreprises européennes par leurs capitaux? par leurs marchés?
QUE PROPOSERIEZ-VOUS?
+ Pour que la recherche scientifique européenne soit au service de la paix et du développement de tous, Quels secteurs faudrait-il privilégier?
+ Pour que
l'enseignement soit au service d'une construction européenne qui
donne une chance à tous?
LA
CHARTE SOCIALE EUROPÉENNE RÉVISÉE,
AVRIL
1996, CONSEIL DE L'EUROPE:
Les Parties reconnaissent comme objectif d'une politique qu'elles poursuivront par tous les moyens utiles, sur les plans national et international, la réalisation de conditions propres à assurer l'exercice effectif des droits et principes suivants :
1. Toute personne
doit avoir la possibilité de gagner sa vie par un travail librement
entrepris.
2. Tous les
travailleurs ont droit à des conditions de travail équitables.
3. Tous les
travailleurs ont droit à la sécurité et à l'hygiène
dans le travail.
4. Tous les
travailleurs ont droit à une rémunération équitable
leur assurant, ainsi qu'à leurs familles, un niveau de vie satisfaisant.
5.Tous les
travailleurs et employeurs ont le droit de s'associer librement au sein
d'organisations nationales ou internationales pour la protection de leurs
intérêts économiques et sociaux,
6. Tous les
travailleurs et employeurs ont le droit de négocier collectivement.
7. Les
enfants et les adolescents ont droit à une protection spéciale
contre les dangers physiques et moraux auxquels ils sont exposés.
8. Les
travailleuses, en cas de maternité, ont droit à une protection
spéciale.
9.
Toute personne a droit à des moyens appropriés d'orientation
professionnelle, en vue de l'aider à choisir une profession conformément
à ses aptitudes personnelles et à ses intérêts.
10. Toute
personne a droit à des moyens appropriés de formation professionnelle.
11.
Toute personne a le droit de bénéficier de toutes les mesures
lui permettant de jouir du meilleur état de santé qu'elle
puisse atteindre.
12.
Tous les travailleurs et leurs ayants droit ont droit à la sécurité
sociale.
13. Toute
personne démunie de ressources suffisantes a droit à l'assistance
sociale et médicale.
14. Toute
personne a le droit de bénéficier de services sociaux qualifiés.
15. Toute
personne handicapée a droit à l'autonomie, à l'intégration
sociale et à la participation à la vie de la communauté.
16.
La famille, en tant que cellule fondamentale de la société,
a droit à une protection sociale, juridique et économique
appropriée pour assurer son plein développement.
17.
Les enfants et les adolescents ont droit à une protection sociale,
juridique et économique appropriée.
18. Les ressortissants
de l'une des Parties ont le droit d'exercer sur le territoire d'une autre
Partie toute activité lucrative, sur un pied d'égalité
avec les nationaux de cette dernière, sous réserve des restrictions
fondées sur des raisons sérieuses de caractère économique
ou social..
19. Les travailleurs
migrants ressortissants de l'une des Parties et leurs familles ont droit
à la protection et à l'assistance sur le territoire de toute
autre Partie.
20.
Tous les travailleurs ont droit à l'égalité de chances
et de traitement en matière d'emploi et de profession, sans discrimination
fondée sur le sexe.
21. Les travailleurs
ont droit à l'information et à la consultation au sein de
l'entreprise.
22. Les travailleurs
ont le droit de prendre part à la détermination et à
l'amélioration des conditions de travail et du milieu du travail
dans I 'entreprise.
23. Toute
personne âgée a droit à une protection sociale.
24. Tous les
travailleurs ont droit à une protection en cas de licenciement.
25. Tous les
travailleurs ont droit à la protection de leurs créances
en cas d'insolvabilité de leur employeur
26. Tous les
travailleurs ont droit à la dignité dans le travail.
27. Toutes
les personnes ayant des responsabilités familiales et occupant ou
souhaitant occuper un emploi sont en droit de le faire sans être
soumises à des discriminations et autant que possible sans qu'il
y ait conflit entre leur emploi et leurs responsabilités familiales.
28.
Les représentants des travailleurs dans l'entreprise ont droit à
la protection contre les actes susceptibles de leur porter préjudice
et doivent avoir les facilités appropriées pour remplir leurs
fonctions.
29.
Tous les travailleurs ont le droit d 'être informés et consultés
dans les procédures de licenciements collectifs.
30. Toute
personne a droit à la protection contre la pauvreté et I
'exclusion sociale.
31. Toute
personne a droit au logement.
La guerre froide et te rideau de fer ont fait oublier pendant un temps à l'Europe occidentale que l'Europe est aussi orientale, pendant plus de quarante ans la Communauté européenne s'est de fait construite contre l'Europe du Centre et de l'Est qui était l'Europe du rideau de fer. En 1989, on a cru que tout allait devenir simple... on ne s'attendait pas non plus à une demande aussi forte de la part des pays d'Europe centrale et orientale à rejoindre l'Union européenne. Les responsables politiques de l'Union européenne reconnaissent aujourd'hui la légitimité de cette demande, mais aussi les difficultés des économies délabrées des administrations inefficientes et souvent l'absence totale de culture démocratique.
L’Union européenne a négocié, depuis 1975, avec certains pays en voie de développement (les ACP : Afrique, Caraïbes et Pacifique), anciennes colonies des pays membres, des accords de coopération particulièrement importants et innovants. Ces accords constituent les Conventions de Lomé. Lomé IV bis, qui a été signée en 1995, viendra à échéance en l'an 2000 et certains membres de l'Union ne veulent pas du renouvellement de cette convention préférant les lois du marché et la mondialisation économique pour dynamiser les économies en voie de développement plutôt que l'aide et la coopération. Le débat est très anime sur ce point mais aussi sur celui de la pertinence de la multilatéralité (mise en commun) de l'aide face a la bilatéralité (aide entre deux Etats).
Les conventions de Lomé sont très originales. Elles reposent sur l'égalité et le respect des options des partenaires, sur la volonté de mettre en oeuvre un Etat de droit et d'appliquer les conventions concernant les droits de l'homme. Elles couvrent une période de cinq ans et prévoient des mécanismes d'intervention automatique pour soutenir les prix des matières premières (STABEX et SYSMIN). Elles organisent une gestion paritaire des fonds et un dialogue politique. Le financement de ces conventions est assuré en grande partie par le FED (Fond Européen pour le Développement). Pour la période 1995-2000, ce fonds doit distribuer près de 85 milliards de francs.
Engagements
1990 1994 1995
FED 1362MECU
3514 2599
Asie et Am.Latine
539 841 1182
Méditerranée
386 757 869
PECO-NEI 688
1887 2267
Autres 280
316 426
Ces chiffres (en millions d'écus) ne concernent que l'Union européenne en tant que telle. Celle-ci est ainsi le cinquième donateur d'aide du monde et donne environ 0,37 % de son PIB.
Si on ajoute l'aide des pays membres, on obtient une somme de plus de 27 milliards de dollars (1995) ce qui constitue plus de la moitié de l'aide publique mondiale.
L'Union européenne a aussi depuis 1995 une importante politique de coopération avec ses voisins de la Méditerranée. Ce partenariat a un volet politique et de sécurité, un volet social et humain (échanges culturels, lutte contre le terrorisme et la drogue) et un volet économique et financier (une zone économique de libre échange devrait se mettre en place vers 2000).
Actuellement, en raison du ralentissement de la croissance économique et des difficultés causées par le chômage (ne faut-il pas se préoccuper d'abord des pauvres chez soi?), en raison aussi d'une plus grande sensibilité à l'Est européen, mais aussi à cause des mécanismes de corruption et de la gabegie qui a été le tait de nombre de gouvernements du Sud, la coopération avec les pays en voie de développement rencontre des difficultés
L'Union européenne
ne peut pas être une forteresse de privilégiés quand
tout autour d'elle des pays pauvres ou en difficulté font appel
à sa solidarité. Elle a une politique de coopération
qui, au lieu de se réduire ou de se maintenir au même niveau,
devrait se développer et sans doute aussi s'améliorer encore
dans son efficacité, pour taire face aux multiples défis
du développement de la planète.
QUE FAIRE?
Les pays d'Europe centrale et orientale font bien partie de l'Europe, leur demande d'être reconnus comme tels et donc de pouvoir entrer dans l'Union européenne est normale. Mais il faut la volonté positive de part et d'autre, et les difficultés sont considérables. A long terme, tous y seront certainement gagnants, mais dans l'immédiat l'effort demandé à ces pays pour adapter leur économie et leur gestion administrative et politique est considérable. Mais cet effort, ils ne peuvent l'accomplir seuls il est illusoire de croire qu'une telle intégration puisse se taire sans efforts de notre part, sans que cela nous coûte aussi sommes-nous prêts à chercher à comprendre, à dialoguer dans la vérité, à chercher ensemble les voies de l'union dans la différence et la complémentarité, à accepter des sacrifices financiers?
Connaissons-nous, par delà les images diffusées par les médias, les véritables soucis des hommes et des femmes des pays du Sud? Connaissons-nous leur culture leurs films, leurs musiques, leur art? N'y aurait-il pas là des choses importantes a découvrir pour chacun, pour découvrir la diversité de l’humanité et la beauté de la vie? Cette découverte nous permettrait aussi sans doute de mieux comprendre les sentiments d'admiration mais aussi de peur et de conflits parfois que les hommes et les femmes du Sud nourrissent à l'égard de l'Europe et le désir de migration de certains.
Nous profitons souvent des prix anormalement bas de nombre de matières premières produites dans les pays du Tiers Monde et de nombre de produits manufacturés, en raison des bas salaires et des conditions de travail imposées aux travailleurs (et parmi eux des entants) de ces pays ne faut-il pas mener des actions pour que soient développées des règles d'un commerce plus équitable et que les conventions internationales concernant le travail soient respectées?
On reconnaît
aujourd'hui que dans le domaine de la coopération, les ONG (organisations
non gouvernementales) ont développé tout un savoir faire,
elles sont souvent beaucoup plus respectueuses des gens et finalement plus
efficaces que les grands projets gouvernementaux ou officiels. Connaissons-nous
de telles ONG? Comment soutenir davantage leurs actions, tout en assurant
des processus sérieux d'évaluation?
SERIEZ-VOUS?
+ D'accord pour affirmer que la coopération de l'Union européenne avec les pays pauvres est un facteur de paix ou qu'elle est un facteur de concurrence et de compétition? Que proposeriez-vous pour que se mette en place un « ordre mondial » qui serait selon vous plus juste?
+ Favorable à un impôt de solidarité qui serait levé
sur tous les citoyens européens et qui serait utilisé pour
financer la solidarité avec les pays d'Europe centrale et orientale
ou avec les pays en voie de développement?
ARTICLE 130 U
1. La politique de la Communauté dans le domaine de la coopération au développement, qui est complémentaire de celles qui sont menées par les Etats membres, favorise :
- le développement
économique et social durable des pays en développement et
plus particulièrement des plus défavorisés d 'entre
eux;
- l'insertion
harmonieuse et progressive des pays en développement dans l'économie
mondiale
- la
lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.
2. La politique de la Communauté dans ce domaine contribue à l'objectif général de développement et de consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit, ainsi que l'objectif du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
3. La Communauté et les Etats membres respectent les engagements et tiennent compte des objectifs qu'ils ont agréés dans le cadre des Nations unies et des autres organisations internationales compétentes.
ARTICLE 130 V
La Communauté tient compte des objectifs visés à l'article 130 U dans les politiques qu'elle met en oeuvre et qui sont susceptibles d'affecter les pays en développement.
(Extraits du
Traité de Maastricht)
ECHO (Office
Européen d'Aide Humanitaire) est depuis 1992 un programme de l'Union
européenne chargé de faire face aux catastrophes naturelles
ou aux conflits sévissant dans des pays tiers. Ce programme a traité
près de 3000 dossiers humanitaires depuis sa création au
profit de I’ex-Yougoslavie, du Rwanda, du Burundi, du Soudan, du Caucase,
de Haiti... ECHO s'occupe de l'urgence, de l'aide alimentaire en cas de
conflit ou de catastrophe, d'aide aux réfugiés et aux personnes
déplacées... Entre 1986 et 1995, 1036 milliards d’écus
soit 13% de toute l'aide ont été attribués à
ce poste.
Le développement social et culturel, l'adaptation à l'ère informatique et aux défis de la société de l'information, l'emploi et, plus récemment, la compétitivité économique, tous ces domaines dépendent des politiques en matière d'éducation et de formation.
Ces politiques sont définies au niveau des Etats membres qui sont chargés de leur mise en œuvre, mais en vertu de l'article 1er du Traité de l'Union, l'Union européenne «contribue au développement d'une éducation de qualité en encourageant la coopération entre Etats membres et, si nécessaire en appuyant et en complétant leur action» aux termes de l'article 127. L’ Union européenne «met en oeuvre une politique de formation professionnelle qui appuie et complète les actions des Etats membres».
Les principaux programmes couvrant la période 1995-1999 sont Leonardo da Vinci et Socrate.
Léonardo da Vinci vise la formation professionnelle tant initiale que continue. Cette formation doit être un processus continu de développement de l'individu lui permettant de faire face aux mutations rapides des manières de travailler et de vivre. Trois actions constituent ce programme: des projets pilotes trans-nationaux pour former les formateurs et favoriser la formation linguistique des programmes d'échanges internationaux des études et analyses sur les systèmes de formation.
Socrate vise à améliorer la qualité et la pertinence de l'éducation à tous les niveaux. En multipliant les possibilités de voyager et d'acquérir de nouvelles expériences dans les pays européens, Socrate donne aux étudiants un aperçu de la dimension européenne de leur discipline, développe un sentiment d'identité...
Le programme est un cadre de coopération européenne non seulement entre les établissements scolaires et les systèmes d'enseignement supérieur, mais aussi dans des domaines tels que l'apprentissage des langues. la formation des enseignants. l'enseignement pour adultes et l'apprentissage ouvert et à distance...
La plupart
des actions soutenues par Socrate sont des projets transnationaux ou des
réseaux, des partenariats ou des associations. Elle visent à
élaborer des programmes scolaires et des outils pédagogiques
ainsi qu'à encourager les échanges d'étudiants et
la mobilité, et offrent des cours de formation transnationaux et
des possibilités d'échanges pour les formateurs.
,, Il existe
aussi d'autres actions comme «Jeunesse de l'Europe » ou des
actions qui impliquent des jeunes des pays de l'Europe centrale et orientale
(Phare, Tacis, Tempus...>
Pour avoir
plus d'informations sur l'Union Européenne, vous pouvez demander
des documents
- à
l'Office des publications officielles 2 rue J. Engling,
L - 2985,
Luxembourg (fax 352~4335.22221)
- À
l'Unité publications de la Commission rue de la Loi 200,
B - i 049,
Bruxelles
- Sources d'Europe
Socle de la
Grande Arche,
F - 92054
Paris La Défense cedex 61
Vous pouvez surtout surfer sur le Net
- site officiel: v\,w~.europe.eu.int
- d'autres sites intéressants : vvvvv.marisy.fr/europe - vvvvw.oneworld.org
- des sites
de liens très utiles w\~n"v.ib.be.euroj/cee
wvvv".helsinki.fi/~aunesluc"eu.html
et beaucoup
d'autres sites à découvrir à partir de « Union
Européenne » + «thème »
Des
propositions pour une Europe
plus
fraternelle et plus conviviale
« Un
jour viendra où la guerre vous paraîtra aussi absurde et aussi
impossible entre Paris et Londres,
entre Petersbourg
et Berlin , entre Vienne et Turin , qu'elle serait impossible et paraîtrait
aujourd'hui
absurde entre
Rouen et Amiens.
Un jour viendra
où vous, France , vous Russie, vous Italie, vous Angleterre , vous
Allemagne , vous toutes nations du continent , sans perdre vos qualités
distinctes et votre glorieuse individualité , vous vous fondrez
étroitement dans une unité supérieure et vous continuerez
la fraternité européenne.
Un jour viendra
où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés
s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées .
Un jour viendra
où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes.
»
V.Hugo. Congrès
de la Paix. Paris - Août 1849.
1. Lycée Charité St Paul –Roanne (42)
Dans sa situation actuelle, l'Union Européenne nous semble affrontée à 3 défis majeurs à partir desquels nous ferons des propositions pour une Europe telle que nous la souhaitons.
Pour une Europe sociale et solidaire
En cette fin de millénaire où la mondialisation est bien instaurée, comment concilier efficacité - dans les activités économiques - et solidarité sans laquelle nous ne réduirons pas la fracture sociale qu'une exclusion sociale incompressible a creusée ?
Pour une Europe pluriculturelle et tolérante, conviviale et fraternelle
Comme l'Union européenne s'est bâtie sur les principes de la démocratie et qu'elle se présente partout garante des Droits de l'Homme, le racisme et la xénophobie s'affirment jusque dans les institutions. Saurons-nous surmonter ces démons suicidaires alors que nous cherchons à élaborer une identité commune ?
Pour une Europe ouverte sur le monde, responsables et efficace
La tentation
du repli sur soi renaît constamment doublée du sentiment d'être
une "citadelle assiégée". Seul un engagement volontaire et
ambitieux dans la conception et l'élaboration d'une Europe de paix
et de progrès pourrait nous faire vivre en conformité avec
les valeurs universelles qui ont, de tous temps, donné vie à
notre civilisation.
Pour une Europe
sociale et solidaire
Ce que nous refusons :
1- La tentation de réduire l'Europe à une simple zone de libre échange qui subirait de plein fouet les effets néfastes du libéralisme à tout crin : les diktats de l'OMC ou des USA.
2- Un écart
considérable entre les niveaux de vie; ces écarts sont porteurs
de tensions
. entre
catégories sociales
. entre
les pays de l'Union qui engendrent un nationalisme malsain
3- La fracture sociale qui a déchiré les sociétés européennes
4- L'exclusion qui frappe 10% de la population active et qui a globalement transformé certains quartiers en zone de non droit où règnent insécurité et violence.
Ce que nous proposons:
1) Dans les
établissements scolaires:
- Etudier
l'économie dans toutes les classes et toutes les sections du lycée
pour comprendre les évolutions, les enjeux ...
- Chaque établissement
devrait intégrer, dans le projet d'Etablissement une éducation
à la solidarité, par le biais de clubs, d'animations diverses,
d'associations locales de lutte contre l'exclusion sociale :
. Pour connaître
les raisons de l'exclusion sociale
. Pour participer
aux activités d'économie solidaire
2) Pour les
jeunes scolaires et étudiants :
a- Participer
régulièrement aux chantiers organisés à travers
l'Europe dans les régions les plus déshéritées.
b- Les jeunes
doivent rejoindre les associations qui soutiennent le commerce éthique,
et encourager ainsi à la fois les consommateurs et les commerçants
qui veulent lutter
. contre
le travail des enfants
. contre les
prélèvements considérables que les multinationales
exercent au détriment des paysans du sud en particulier.
c- Les enseignants
doivent se mobiliser pour faire connaître ces réseaux de solidarité
nationale et internationale .
Pour une Europe conviviale, fraternelle, pluriculturelle et tolérante
Ce que nous
refusons :
- La recrudescence
du racisme qui s'est banalisée dans la rue, au travail, dans certaines
institutions même. 30% de la population européenne se dit
raciste.
- Considérer
l'immigré comme étant à l'origine de tous les maux
de notre société.
- Les thèses
populistes de l'extrême droite ont créé de véritables
fantasmes alors que des problèmes humains particulièrement
douloureux doivent trouver des réponses.
- Les réactions
régionalistes à base de nationalisme mal compris, particulièrement
quand elles utilisent la violence : Irlande du Nord, Pays Basque, Corse…
- Dans ce
contexte la société s'est sclérosée : les communautés
se sont repliées sur elles-mêmes, ouvrant la porte aux intégrismes
de tous genres.
- L'agressivité
née des difficultés économiques se double de celle
née des méconnaissances culturelles.
Conclusion
C'est un formidable
danger pour la démocratie européenne : certains quartiers
sont au bord de l'implosion.
Ce que nous proposons :
1) Dans les
établissements scolaires:
- Poursuivre
toutes les opérations communautaires entre plusieurs pays.
- Les professeurs
doivent systématiquement informer leurs élèves et
les inciter à participer à ces opérations, entr'aide,
protection de l'environnement.
- Tout établissement
devrait participer avec une ONG internationale à une opération
de solidarité choisie par les élèves et leurs professeurs.
- L'enseignement
de l'histoire de "l'idée européenne" devrait être systématiquement
faite, parallèlement à l'étude des nationalismes qui
se sont affrontés à l'encontre de cette aspiration à
une unité pacifique.
2) Dans les
communes, dans les régions, au niveau de la Commission européenne:
Chacun doit
prendre l'initiative d'une vraie coopération Nord-Sud pour que l'Union
européenne ose lancer une mobilisation générale contre
les fléaux qui détruisent le Sud, dans un véritable
partenariat avec les pays qui ont trop souvent été des otages
entre grandes puissances. N'est-ce pas une ambition qui donnerait de l'espoir
à une jeunesse qui cherche un motif de mobilisation : progrès,
fraternité.
Voici
les mots de l'Union européenne de demain.
3) Au niveau
des institutions européennes:
Après
sensibilisation dans les établissements scolaires, faire du 11 novembre
une fête de l'Europe réconciliée. Cet anniversaire
devrait se dérouler en invitant des anciens combattants, des habitants
des pays qui on été adversaires.
Pour une Europe ouverte sur le monde, responsable et efficace
Ce que nous
refusons :
1 - La timidité
dans les projets économiques de l'Union européenne. Pour
réduire sensiblement le chômage, il ne faut pas hésiter
à investir dans l'ex RDA des secteurs d'avenir (biogénétique,
santé), à enclaver une coopération internationale
qui a déjà montré son efficacité.
2 - Les hésitations
de l'Union européenne entre deux impératifs :
. Répondre
aux attentes des anciens pays de l'Europe de l'Est
. Répondre
à la détresse des pays du Sud qui ont été abandonnés
à leur sort au nom du libéralisme. Mais leur situation démographique
est l'un des défis majeurs de l'humanité et donc de l'Europe
qui ne sait plus comment gérer l'immigration.
. Les silences
de l'Europe ou son inefficacité face aux zones de tensions explosives
: l'Union Européenne doit parler d'une même voix. Pour cela
il ne faut pas craindre le débat sur l'identité européenne.
Toutes les identités nationales de l'Union européenne partagent
des valeurs communes que le reste du monde doit parvenir à percevoir
à travers des engagements communs.
Ce que
nous proposons :
1) Dans
les écoles, collèges, lycées :
Intégrer
dans les projets d'établissement :
- L'éducation
à la tolérance en cherchant les moyens de répondre
au racisme au quotidien : la connaissance des cultures originelles des
élèves (à travers en particulier les valeurs véhiculées
par chacune d'elle). Les élèves français doivent être
familiarisés avec - non pas les à priori dont ils ont nourris
par les médias - mais les littératures, les arts, les genres
de vie de ceux qui partagent les mêmes cours qu'eux : Maghrébins,
Turcs…
- L'éducation
à la paix :
Notre culture
est largement imprégnée de tout un courant admiratif pour
la force, pour la puissance. Développons une culture de paix à
travers la catéchèse, l'éducation civique, l'histoire
(Comment enseigne-t-on l'histoire de Napoléon ?), la philosophie…
par la connaissance des hommes et des femmes, acteurs de paix, adeptes
du dialogue entre les peuples en Europe et ailleurs.
- Imaginer
des jeux - à travers les professeurs de lettres et d'histoire -
permettant de retrouver dans les pays européens les stéréotypes
que les peuples ont élaborés mutuellement au cours des périodes
de conflits : ce sont les mêmes injures, les mêmes lieux dits
dévalorisant que nos sociétés contemporaines véhiculent
encore. Il faut crever ces baudruches par l'ironie.
- Dans les
lycées, il serait souhaitable de pouvoir recevoir les bulletins
d'information d'Euronews ; les chaînes nationales et les autres ne
participent en rien à l'élaboration d'une société
européenne.
2) La SNCF
:
- Devrait
organiser des voyages à thèmes culturels, en lien avec les
lycées et universités d'Europe.
- Que les
jeunes puissent être encouragés à connaître facilement
les divers pays européens.
3) Dans toutes
les associations culturelles:
Quels qu'en
soient leur origine et leurs objectifs les débats doivent être
organisés :
. pour comprendre
les enchaînements qui mènent à la violence et à
l'insécurité
. pour retrouver
les réflexes de solidarité collective
. pour entamer
le repli sur soi, inviter systématiquement des intervenants extérieurs
d'autres
localités.
4)
Dans les églises chrétiennes :
Chaque évêque
devrait reprendre régulièrement la démarche de la
rencontre d'Assise : en rassemblant des religieux de toutes les églises,
des civils :
. pour chercher
ensemble à connaître les valeurs des uns et des autres
. pour comprendre
les racines des réactions intégristes et chercher à
les désamorcer
. pour poser
ensemble le principe que les sensibilités religieuses doivent être
des forces de paix et non de haine.
5) Dans chaque
commune organiser des fêtes :
. pour retrouver
la convivialité
. pour participer
collectivement à un défoulement dont nos sociétés
ont un grand besoin
. en ayant
soin de montrer la diversité et la richesse des musiques, danses,
coutumes…
Que l'Europe cesse de conspirer contre elle-même, disait Leibnitz. C'est aussi notre voeu car notre avenir s'inscrit dans l'Union européenne à laquelle nous croyons.
N'est-ce pas le moment idéal, dans un monde déstabilisé, dans une Europe de nouveau traumatisée par la barbarie, pour proclamer fortement la nécessité de construire l'Union - non pas sur les vertus affirmées du Libéralisme mais sur les valeurs éternelles de réconciliation, de justice, de solidarité.
Les défis
à surmonter sont redoutables, mais ce sont ces valeurs partagées
qui, seules, peuvent mobiliser les jeunes que nous sommes, dans un projet
de société qui nous permette de rêver à l'avenir.
2. Lycéens de l’Atelier Dominicain de Mortefontaine (60)
ACTIONS CONCRETES
Mon raisonnement est simple : pour obtenir la paix entre les pays, il faut balayer les préjugés et apprendre à se connaître . C'est ici qu'intervient l'école.
Elle doit être le relais entre les futurs citoyens que sont les enfants, et les différents pays ainsi que les grands organes de décision européenne tels que le parlement et la commission. Pour commencer, il faut développer chez l'enfant le sentiment de citoyenneté européenne et d'appartenance à cette Europe.
Si l'on veut la paix, il faut que chacun se sente intégré, et également qu'il connaisse ses voisins. Je pense qu'il faut commencer à développer cela très tôt chez l'enfant et le confronter avec l'Histoire de l'Europe et de ses membres tout au long de sa scolarité.
1- La maternelle- (3 à 5 ans)
Le jeune âge des enfants ne permet certes pas de leur faire percevoir de grandes notions, mais permet de leur en faire découvrir les bases.
Par exemple, pour montrer que l'Europe est pleine de différences en son sein, on peut illustrer ceci sur le plan culinaire. A partir de plats typiques des pays de l'Union européenne, on peut instaurer une semaine du goût et ainsi faire découvrir aux enfants la différence par quelque chose de concret : la nourriture. De même, on peut leur faire toucher du doigt les différences culturelles au travers de contes de chaque pays.
Ainsi ils découvriraient un peu de chaque littérature européenne adaptée à leur âge.
2- L'Ecole (6 à 10 ans)
A cet âge,
l'enfant est suffisamment éveillé pour lui montrer la géographie
de l'Europe et son
histoire simplifiée.
Mais pour le lui rendre attrayant, il faut animer ces "cours".
Pourquoi ne
pas laisser l'enfant dessiner les limites de l'Europe avant de l'y confronter
?
On peut également
faire un puzzle à partir des 15 pays , qui deviendront 15 pièces,
et laisser l'enfant les assembler.
De même,
pour présenter son histoire, il faudrait faire représenter
par les plus grands, devant les plus petits, l'histoire de l'Europe sous
forme de petites saynètes. Ceci permettrait à l'instituteur
de l'introduire dans son programme et de laisser cours à l'imagination
des enfants, par la réalisation et l'interprétation de ces
saynètes.
Ainsi les
bases du contexte géopolitique de l'Europe seront établies
dans l'esprit des Jeunes.
3. Antoine, Adrien et Aurélien (Lycée Ste Agnès d’Angers,49)
LES JUMELAGES
1- De quoi
s'agit-il ? Quels sont les objectifs ?
A l'heure
de l' Europe, de la mondialisation des réseaux d'information, l'action
internationale s'inscrit à part entière dans la vie de notre
cité et dans sa politique municipale. C'est pourquoi de nombreuses
villes, en France, sont jumelées, comme Angers (Maine et Loire)
avec Wigan (Angleterre) depuis 10 ans, Osnabrück (Allemagne) depuis
35 ans, Pise (Italie) depuis 17 ans, Bamako (Mali ) depuis 25 ans et Haarlem
(Pays - Bas).
Les jumelages aident à connaître les traditions et à favoriser des rencontres (tournois sportifs). Si une des deux villes est en manque de moyens financiers, l'autre peut l'aider. C'est le cas de Bamako qui est aidée par Angers pour améliorer les conditions de vie des habitants en leur fournissant des médicaments et en les aidant à construire des bâtiments (écoles, dispensaires, foyers de jeunes...).
Il existe des
associations en lien avec le jumelage qui ont pour but de :
- provoquer
et encourager toute initiative tendant à développer la coopération
internationale et particulièrement les liens et les échanges
entre les villes jumelées
- promouvoir
toute action tendant à aider au rapprochement entre les populations
des villes, au plan social, etc..., et d'une façon plus générale,
toute opération concourant à la solidarité entre les
villes jumelles.
2 - Voici des propositions pour que les jumelages soient l'occasion de découverte et de développement pour les uns et les autres :
- Dans de nombreux
collèges ou lycées, il pourrait y avoir un professeur étranger
qui ferait apprendre sa langue aux élèves, cela leur permettrait
d'être en contact direct avec l'accent pour mieux parler la langue.
- Sur les
chaînes de télévision locales, il pourrait y avoir
des informations sur les villes jumelles.
- Nous pourrions
étudier quelque temps dans des écoles étrangères
en partenariat avec les nôtres, pendant les périodes scolaires.
Nous pensons que les jumelages sont de bonnes initiatives, cela permet d'avoir d'intéressantes relations aussi bien sur le plan culturel que sur le plan éducatif.
4. Lycée Ste Geneviève de Rennes (35)
Et nous que pouvons-nous faire ?
Construire l'Europe, c'est s'ouvrir aux autres pays, faire connaissance, multiplier les rencontres, pour tuer la suspicion, les schémas, les stéréotypes. C'est ce que proposent les jumelages qui se multiplient entre nos cités. Jumeler signifie associer des villes étrangères en vue d'établir entre elles des liens et des échanges culturels et touristiques. C'est ainsi au niveau des populations des villages, des villes, des corporations, que s'établit une création de liens entre pays. Notre ville : Rennes ; est jumelée avec 6 villes de pays européens : Cork en Irlande, Erlangen en Allemagne, Exceter en Angleterre, Leuven en Belgique, Poznan en Pologne, Brno en Tchéquie. Elle l'est aussi avec des villes du Japon, des USA, de l'Algérie, du Kazakhstan et une région du Mali, le plateau Dogon. Ces jumelages reposent sur le bénévolat, ils ne sont pas tous aussi dynamiques, la presse locale s'en faisait l'écho il y a quelques semaines. Voilà pour nous un lieu d'investissement possible.
Nous avons également invité dans notre classe deux jeunes étudiants de l'AEGEE L'Association des Etats Généraux des Etudiants de l'Europe. C'est une structure fondée en 1985 à Paris, qui regroupe 200 antennes dans toute l'Europe. Son but est de promouvoir l'esprit européen. L'antenne rennaise organise une université d'été au mois de juillet. C'est l'occasion pour une vingtaine d'étudiants étrangers de découvrir la Bretagne, la langue française et la vie rennaise, mais aussi la France.
A Rennes, de nouvelles bourses pour les jeunes : "Destination Europe"
Après les bourses " vivre ensemble " (1992), les bourses " Quartiers " (1997), les bourses " Premières productions culturelles " (1998), la Ville de Rennes poursuit son soutien aux initiatives des jeunes en créant les bourses " Destination Europe ".
Prévues
à l'intention des 16-25 ans (seuls ou en groupes de quatre au maximum),
ces bourses ont pour but de favoriser les voyages des jeunes Rennais dans
l'une des villes jumelles européennes (Brno, Cork, Erlangen, Exeter,
Leuven et Poznan) ou dans l'un des 15 pays de l'Union européenne.
Le principe est le même que celui des autres bourses :
- les candidats
doivent déposer avant le 20 mai prochain, au CIJB, un dossier qui
précise le thème de leur voyage, argumente sur son intérêt
et expose comment ils " prolongeront " leur voyage à Rennes à
leur tour ;
- les bourses
sont de 1 500 F maximum par jeune. Et pour cette année 1999, la
Ville de Rennes a décidé de consacrer 50 000 F à cette
nouvelle initiative.
Le lancement officiel de ces bourses "Destination Europe" s'est fait au Centre d'information jeunesse, 6 cours des Alliés, le jeudi 8 avril, à 17 h, en présence d'Edmond Hervé, député-maire de Rennes, à l'occasion de la présentation du nouvel espace " projets jeunes " du CIJB.
Réussir l'Europe par l'école.
Former des citoyens européens et mettre à la disposition des jeunes toutes les possibilités offertes par un espace européen ouvert. Pour cela, il faut inviter les jeunes générations à partager ces valeurs universelles sur lesquelles repose la construction européenne : droit de la personne, respect des différences, solidarité et tolérance. Aujourd'hui dans de nombreux établissements scolaires les projets éducatifs prennent une dimension européenne.
Ainsi au collège de Gentinnes en Belgique, chaque classe a le projet d'étudier un ou plusieurs aspects d'un pays d'Europe. Une fois les informations réunies, l'école organise une mise en commun festive. Ces fêtes sont aussi l'occasion d'inviter des citoyens du pays, pour chanter par exemple. Ce projet permet non seulement d'acquérir des connaissances géographiques et historiques mais aussi de rencontrer d'autres cultures. L'année scolaire se termine par la rédaction d'un journal de synthèse. Enfin ces activités mises en place par l'ensemble de la communauté scolaire ont engendré beaucoup de dynamisme et de motivation.
L'institution de la Visitation de Lessines (Belgique) a élaboré un projet original : mettre la gastronomie au service de l'apprentissage de la démocratie et de l'Europe, en organisant un festival gastronomique. Ce projet a pris très vite une dimension interdisciplinaire. Les cours de français sont mis à contribution pour écrire aux ambassades, offices de tourisme, agences de voyages, et rédiger des invitations, des articles dans la presse locale... Des cours d'actualité, parallèlement à ce festival gastronomique, permettent aux élèves de découvrir des pays qui composent l'Europe. (Brèves approches géographiques et politiques, modes de vie des jeunes, coutumes, villes intéressantes...)
Il faut développer ce type de projet dans les écoles afin de former de futurs citoyens européens conscients, responsables et efficients.
Par la participation aux associations
A défaut d'agir au niveau politique actuellement, nous pouvons agir dans l'une des nombreuses associations qui existent au service des SDF.
"Médecins du monde" intervient depuis 16 ans aux quatre coins du monde, mais a décidé d'aider toutes ces personnes en France qui n'ont pas d'accès facile aux soins. Cette action est appelée: "Mission France". Actuellement, il existe 31 centres d'accueil et de soins gratuits dans toutes les régions de France pour les exclus de notre société.
La "Fondation Abbé Pierre" pour le logement des défavorisés. Les dons permettent d'accueillir davantage de personnes sans abri dans les "Boutiques Solidarités" de la Fondation. Actuellement elles sont au nombre de 25 en France. Là tout le monde est accueilli sans questionnement. La personne accueillie reçoit ce dont elle a le plus besoin : abri, soins d'hygiène, soupe, café bien chaud ; mais aussi écoute, aide et conseil pour faire valoir ses droits, rechercher un logement, un travail.
Les "Restaurants du Coeur" créés par Coluche proposent un repas par jour à des personnes en situation de précarité. Le service des repas est une action que nous pouvons faire actuellement, les Restaurants du Coeur étant présents dans notre quartier.
Mais toutes ces associations parent au plus pressé.
Quelles propositions faire ?
La réduction
du temps de travail ? C'est un moyen dont il faut cependant reconnaître
les limites.
- Assouplir
la rigueur budgétaire vis à vis des entreprises ?
- Assouplir
la législation sur le renvoi et l'embauche des ouvriers et employés
- Avancer
l'âge de la retraite ? Toutes les enquêtes montrent que le
poids des retraites pèsera lourd sur les actifs, et tout actuellement
porte à reculer l'âge de la retraite.
- Réaliser
un programme de grands travaux ; pour créer du travail c'est l'argument
utilisé par le maire de Rennes pour justifier la construction du
VAL dans un bassin de population qui n'excède pas 300000 habitants.
AEPM : Agir Ensemble Pour Madagascar.
Nous pouvons
même envisager la possibilité de créer nous-mêmes
une association comme Pascal (de Baulon, Ille et Vilaine) à l'origine
de l'association AEPM. Après avoir rencontré une jeune
malgache qui faisait ses études en France dans le but d'oeuvrer
au progrès de Madagascar, ils se sont mariés et ont décidé
de s'installer à Madagascar, dans le cadre d'un projet en lien avec
leurs aspirations humanitaires. Le financement de leur subsistance
restant à trouver, l'idée d'une association de solidarité
et de soutien est née. C'était en 1995. Sur place,
après le temps important de découverte, leur action s'est
concentrée autour de ces trois activités :
- cours de
cuisine auprès des femmes de la brousse.
- travail
d'expression française et activité de cuisine domestique
avec des jeunes orphelins, atteints de petite délinquance.
- regroupement
et animation des artisans d'art de la ville au sein d'une association GAAA.
Le travail généré par GAAA a dominé et rempli peu à peu leur emploi du temps. Antsirabé peut s'enorgueillir de posséder une association aujourd'hui entièrement dirigée par des malgaches. GAAA loue actuellement un local en plein centre ville et emploie une vendeuse. La reconnaissance du Groupement est telle que les touristes étrangers ne peuvent venir à la ville sans s'arrêter au magasin.
Après
2 années, Pascal et Fanja, sa femme, ont cherché une nouvelle
piste à leur engagement:
- accueil
des touristes en tables d'hôtes et circuits de découverte
en calèche.
- atelier
de broderie fine (activité principale.)
Pourquoi la broderie ? parce que les femmes malgaches ont un savoir-faire transmis initialement par les religieuses en ce domaine. Ce savoir est perpétué de mère en fille depuis quelques générations. Il a donc fallu une petite société "les Hautes Terres" pour trouver une maison pour eux où l'accueil est possible et un local pour les brodeuses, elles mêmes recrutées et formées par un chef d'atelier. Ces femmes, une soixantaine, sont fières de leur travail et du salaire qui les récompense. Le souci de Pascal et Fanja de trouver des circuits pour que les broderies soient vendues à un juste prix et non bradées ou marchandées par des touristes permet d'accorder à ces brodeuses un salaire plus important que celui d'un fonctionnaire malgache. (Plus de 180000 FMG)
Pascal et Fanja
qui avaient créé l'association AEPM pour subvenir à
leurs besoins, font maintenant appel à l'association pour:
- financer
des conférences-débats avec intervenants extérieurs
compétents dans le domaine alimentaire, l'hygiène, pour les
brodeuses elles-mêmes et pour leurs enfants.
- créer
une nursery pour les enfants de 0 à 1 an afin que les mères
qui travaillent puissent allaiter.
- prévoir
une réflexion sur la planification des naissances...
- organiser
un suivi médical de la vue, la vue étant pour les brodeuses,
leur outil de travail principal.
Ces projets peuvent servir de guides pour notre réflexion et nos engagements futurs...
Nous connaissons déjà mieux ces cultures grâce à la diffusion des films étrangers en France, tel que "Cria Cuervos", "Central do Brasil". De plus nous écoutons de la musique d'origine étrangère extrêment variée : du reggae (the Gladiators) en passant par le Raï, (Cheb Mami, Faudel), jusqu'au Fado de Cesaria Evora sans oublier la musique indienne : Shakti, qui nous ouvre sur des cultures asiatiques hindouistes, bouddhistes.
La fréquentation d'amis d'origine étrangère : maghrébins, portugais, africains, brésiliens approfondit nos connaissances de ces cultures différentes ; culture passant aussi par les traditions culinaires ; nous avons la possibilité de fréquenter à Rennes des restaurants asiatiques, africains, grecs, indiens. De plus dans notre scolarité nous approchons les oeuvres d'artistes étrangers comme le peintre mexicain Diego Riveira, et le théâtre chinois.
... voyager...
Dans notre équipe de quatre qui réfléchit à ce thème, chacune d'entre nous a voyagé au moins dans deux pays; toutes, nous sommes allées en Espagne, trois sont allés en Allemagne, deux en Angleterre, une au Portugal, au Luxembourg, en Suisse, en Belgique. La plupart de ces voyages se sont faits dans le cadre scolaire, échanges ou non. Nous avons vécu dans des familles. Trois d'entre nous continuent des échanges épistolaires avec leurs correspondants étrangers. Ce sont les différences d'habitudes alimentaires qui nous ont le plus frappés, dans un premier temps ; mais aussi les différences de rythme scolaire et de méthode d'enseignement. Nous apprécions particulièrement la fête et la musique espagnoles, et nous échangeons des cassettes de musique. Nous connaissons des écrivains étrangers comme Frédérico Garcia Lorca, Goethe, des cinéastes comme Roberto Benigni, Pedro Almodovar, des chanteurs comme Nilda Fernandez, Zuchero, des acteurs comme Victoria Abril, Antonio Banderas, des peintres comme Salvador Dali....
A quoi nous sentons- nous interpellés
Pour compléter, aujourd'hui, en dehors de la volonté de mieux connaître les autres cultures, d'accueillir des étudiants étrangers, de participer à des échanges, d'aider financièrement des populations défavorisées, de l'engagement dans une association, nous ne voyons pas beaucoup ce que nous pouvons faire.
Pour certains
d'entre nous l'Europe reste encore une vue lointaine. Nous nous sentons
avant tout Français, de plus Bretons, mais nous prenons conscience
que cet enracinement n'est pas incompatible avec une identité européenne.
Une jeune interrogée par le journal "La Croix" en décembre
1998 déclarait : "Autrefois nos grands-parents vivaient au plan
local et nos parents au plan national. Mais nous, ainsi que nos enfants
nous vivons à l'échelle européenne."
1. Lycée St Gabriel de Pont l’Abbé (29)
Nous avons réalisé une enquête sur « les jeunes, l’Europe et la paix ».130 élèves sur les 225 inscrits dans l'établissement ont répondu aux 8 questions de l'enquête.
1 - « L'Europe, une ambition pour l'an 2000 », te sens-tu européen ou français ? Pourquoi ? Est-ce important pour toi que l'Europe se construise ? Comment vois-tu l'Europe de demain ? Quelle place y auras-tu ? L'Europe te fait-elle peur ?Pourquoi ?
Si quelques lycéens mettent en avant leurs origines bretonnes, une forte majorité se sent français, le plus souvent parce que nés et élevés en France. Certains reconnaissent leur appartenance à l'Europe tout en privilégiant leur nationalité française tandis qu'une quinzaine d'élèves se considèrent vraiment européens. La majorité des élèves n'éprouve pas de crainte par rapport à l'Europe et ils estiment qu'il est important qu'elle se développe car ils la considèrent comme un facteur d'unité et de paix entre des pays très différents économiquement, socialement et culturellement. Ils appréhendent plus facilement les questions économiques et voient dans la mise en circulation de l'Euro une possibilité de faire avancer plus rapidement l'Union et un moyen de faciliter les échanges. Ils se situent plus difficilement face à une Europe politique d'autant plus que les projets ne se sont pas encore concrétisés dans ce domaine. S'ils reconnaissent à l'Europe une identité spécifique, ils sont par contre unanimes sur le fait que chaque pays doit préserver sa culture.
Moins d'une
dizaine d'élèves ne se sent pas concerné par l'Europe
et si quelques-uns l'estiment importante pour leur avenir ( professionnel)
beaucoup d'entre eux ont encore du mal à se situer par rapport à
l'Union européenne.
2 - Quels sont concrètement tes contacts avec des Européens ? As-tu eu l'occasion de vivre un voyage, un jumelage, des échanges dans ton lycée ou en d'autres circonstances ? Pourrais-tu en quelques lignes donner tes impressions ?
La plupart des contacts sont effectués grâce aux échanges scolaires (Angleterre, Allemagne, Espagne). En ce qui concerne la qualité des contacts, l'Allemagne emporte les suffrages car il s'agit d'un échange et d'une immersion familiale avec un correspondant alors qu'en Angleterre et en Espagne les élèves séjournent chez l'habitant (accueil rémunéré) et regrettent souvent de ne pas avoir de relations très conviviales avec leurs hôtes ( 31 réponses pour l'Allemagne, 34 pour l'Angleterre et 23 pour l'Espagne).
D'autres pays sont mentionnés comme les Pays-Bas, le Portugal, l'Autriche, l'Italie, l'Irlande. Il s'agit d'échanges individuels ou familiaux.
32 élèves affirment n'avoir aucun contact (manque de temps, appréhension face aux démarches) et certains reconnaissent ne pas le rechercher.
Tous ceux qui bénéficient de ces échanges, de ces voyages s'accordent à dire qu'ils offrent un enrichissement culturel et favorisent une ouverture d'esprit. Un point négatif, 11 déclarent avoir eu un contact difficile avec l'Angleterre qu'ils ressentent comme peu intéressée par l'Europe (c'est la langue majoritairement étudiée dans l'établissement).
La correspondance classique reste un moyen de créer et de conserver des liens et deux élèves déclarent correspondre grâce à Internet.
L'ouverture culturelle et l'échange avec les autres pays européens ne sont pas acquis. Il faut une volonté de se déplacer et d'aller à l'étranger. L'école reste le moyen privilégié pour ces échanges. Certains en réclament même davantage. Se déplacer n'est pas encore un réflexe chez les lycéens de notre établissement.
3 - Quand tu penses à ton avenir, envisages-tu un emploi qui te conduirait à travailler dans un pays d'Europe ?
Les réponses positives et négatives s'équivalent (60 oui, 58 non et 7 s'interrogent). Les arguments en faveur d'une expatriation sont le désir d'ouverture, la capacité d'adaptation, le goût des voyages, l'amélioration de la langue, un moyen de ne pas être au chômage, une certaine mobilité. Certains seraient même prêts à s'expatrier en dehors de l'Europe, en Afrique ou aux USA par exemple ( 9 réponses).
Les réponses négatives portent sur la barrière de la langue, une peur de l'inconnu et un manque d'envie de bouger ou tout simplement une indétermination du métier et du projet personnel, ou au contraire, un avenir professionnel déjà tracé qui ne nécessite pas de voyager. Ainsi l'avenir professionnel en Europe est dépendant du choix du métier et de l'ouverture d'esprit du jeune.
4 - Peux-tu restituer des événements récents qui ont retenu ton attention et dont tu as pu prendre connaissance dans les médias à propos de l'Europe ? T'indiquent-ils que les citoyens de l'Europe se concertent et se mobilisent ?
L'événement majeur retenu est celui de l'arrivée de l'Euro sur le marché avec 72 réponses. Il est intéressant de remarquer que cet événement semble davantage mobiliser les états que les citoyens eux-mêmes qui paraissent assez indifférents ou ont l'impression d'être mal informés. Le nombre de non-réponses (31) à cette question semble confirmer ce fait. Quelques réponses individuelles permettent d'indiquer un intérêt plus vif de certains élèves pour les événements européens : traité de Maastricht et traité d'Amsterdam, 50ème anniversaire des Droits de l'Homme (2 réponses), la réforme de la Constitution au Congrès de Versailles, la libre circulation des hommes, la décision de l'Allemagne de cesser toute activité nucléaire, aide des pays d'Europe vers les pays pauvres, la PAC. Mais dans l'ensemble l'Europe semble peu mobiliser les lycéens pour le moment.
5-L'Europe,
cela évoque pour toi d'abord:
une réalité
économique ?
une réalité
politique ?
une réalité
culturelle ?
une réalité
spirituelle ?
une autre
réalité, laquelle ?
Peux-tu donner
les raisons de ton choix ?
Ce qui vient
en tête dans le classement : 1-réalité économique
2 - réalité
politique
3 - réalité
culturelle
4 - réalité
spirituelle
La réalité
spirituelle classée en dernier démontre la désaffection
et le peu d'intérêt des jeunes aux réalités
spirituelles comprises en terme de religion, un seul élève
a évoqué les Journées Mondiales pour la Jeunesse (JMJ).
Parmi d'autres
réalités à prendre en compte, ont été
retenues les réalités géographiques, sociales, militaires,
sportives et gastronomiques. Pour certains élèves l'Union
Européenne est un regroupement hétéroclite et artificiel,
créé pour contrer le dollar. C'est de l'économie que
naîtront le culturel et le spirituel.
Peut-on imaginer une manifestation de l'ensemble des Européens pour dire non à l'Euro ?
6-A ton avis. quelles personnalités représentent le mieux l'Europe (artistes, écrivains, hommes politiques, chefs d'entreprises…) ?
Les hommes politiques représentent le mieux l'Europe (les pères de l'Europe sont cités plusieurs fois). Viennent ensuite les artistes et les écrivains, représentant une réalité culturelle importante pour les jeunes alors que les chefs d'entreprise, les sportifs ne sont cités qu'en troisième position. On peut remarquer que le pape Jean Paul II, cité 5 fois, représente aussi l'Europe. D'autres personnes sont nommées, probablement en fonction du contexte culturel dans lequel évolue le lycéen: Jean Boissonnat, Edgard Morin, M. Bouygues, Jacques Delors, les philosophes du 18ème siècle.
D'autres pensent que tous à leur manière, ils représentent l'Europe.
On peut noter
cependant une différence de réponse entre la réalité
économique qui vient en tête à la 5ème question,
et l'homme politique ou chef d'état qui rassemble les suffrages
pour cette question. Il semble que l'impact médiatique du moment
réagit dans les consciences.
Mais beaucoup
d'élèves n'ont pas répondu à cette question.
7-La religion a-t-elle une place à_jouer dans la construction de l'Europe ? En quoi le Christianisme peut-il être un facteur d'unification et de paix en Europe et à travers lui, dans le monde ?
Certains élèves estiment que la religion et le Christianisme en particulier peuvent être un facteur d'unification et de paix, grâce à son message de paix et de tolérance. Le christianisme est la religion la plus pratiquée en Europe et représente un moyen de rapprochement. L'intervention du pape Jean Paul II contribue fortement à cette reconnaissance. Cependant, l'arrivée en Europe depuis ces trente dernières années, de populations pratiquant d'autres religions modifie les comportements et il est nécessaire de prendre en compte la réalité de ces religions (36 réponses).
D'autres constatent que les religions sont aussi facteur de désaccord entre les peuples (intégrisme).
Certains élèves ont estimé que cette question était incongrue et ont refusé d'y répondre alors que d'autres étaient sans opinion (41 réponses).
Il semble que
cet aspect n'intéresse ou ne préoccupe guère les jeunes
qui vivent en dehors de
cet élément
ou se montrent très critiques vis à vis de la religion.
Le nombre de
réponses négatives l'emporte sur les réponses qui
retiennent l'importance et le
rôle
du Christianisme. Une notion domine l'ensemble: respect de l'autre, de
culte et d'expression.
et pour conclure…
du lycée Ste Catherine du mans (72)
Européens,
prenons en main notre commun destin
Unissons nos
différents chemins
Rassemblons
les Républiques et les Royautés
Organisons-nous
pour construire l'Egalité
Partenaires
de paix et de Fraternité
Ensemble construisons
une vraie Citoyenneté
Ce cahier pour
Pax Christi-France a été produit par ESPACES.
ESPACES est
une association de frères et soeurs dominicains impliqués
dans la construction européenne et ayant le souci de l’émergence
d’une Europe ayant « une âme ».
Les membres
d’ESPACES organisent des formations sur les enjeux éthiques de l’Europe,
conduisent des recherches et interviennent comme experts auprès
des Eglises et des institutions et mouvements rattachés à
celles-ci.
ESPACES : 6
rue Murillo, 1000 Bruxelles
Fax : 32.2.736.99.57